Petit et Grand écran (ciné, télé, dvd...)

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Drahe
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#701 Message par Drahe » 07 mai 2017, 16:05

Tony bernouilli a écrit :J'ai retrouvé la scène culte qu'on parlait la semaine dernière.
https://www.youtube.com/watch?v=zzJ04SkDGdo
KKK approuved
Charles Bronson est traité comme un "justicier" dans les films de l'époque, avec l'oeil d'aujourd'hui c'est juste un tueur en série.

Je te renvoie à cette petite vidéo de comparaison:
https://www.youtube.com/watch?v=8L7wecHRP0A

On voit deux scènes: Charles Bronson tuer deux voyous dans un métro. Dans un film plus récent (A vif, avec Judie Foster), l'héroïne tue aussi deux gangsters dans le métro. Les deux scènes se ressemblent beaucoup, mais avec un traitement très différent: Bronson est plutôt valorisé pour ce qu'il fait, alors que la musique d'A vif montre que Judie Foster vit la scène comme un traumatisme.



Sinon, dans les films vus récemment au cinoche:

Life: Un film de S.F. horrifique dénué d'originalité, sauf dans le design de la créature. Celle-ci ressemble à un mélange infâme entre un poulpe et un Bulbizarre. L'esthétique globale du film est repompée: des plans empruntés à Gravity, d'autres à Interstellar ou Prometheus, tout est fait pour que le spectateur se retrouve en terrain connu et que le film passe pour un blockbuster sérieux.
Je retiens juste les petits moments pleins de tentacules qui dénotent une inspiration hentaï.
Globalement, Life est un film parfaitement oubliable.


Les Gardiens de la Galaxie 2: Globalement, c'est un film que j'ai parfaitement oublié.


On l'appelle Jeeg Robot: Cet improbable film italien mélange les références au comics, au film noir de mafia et aux animés japonais popularisés par la télévision italienne.
on y retrouve un petit mafieux, appelé sur des boulots minables par un gang romain dirigé par "le Gitan", qui essaye d'entrer dans les bonnes grâces de la mafia napolitaine. Pas des boulots minables comme tuer un mec, non... Des boulots vraiment minables, comme récupérer une mule à l'aéroport et s'assurer qu'il chie bien son petit sac plastique de cocaïne pour le récupérer.
Alors qu'il est coursé par la police, notre anti-héros se planque dans une péniche au bord du Tibre. Les flics ne tardent pas à comprendre qu'il est dedans: il se glisse discrètement dans l'eau et se planque dans un creux de la coque, en prenant appui sur des futs de produits toxiques jetés dans la rivière. Evidemment, le fût sur lequel il s'appuie cède, et il se retrouve couvert d'un liquide noir, dans lequel il a faillit se noyer: il va en cracher pendant deux jours avant de retrouver sa forme.

En découvrant petit à petit ses pouvoirs, il se retrouve à devoir prendre soin de la fille d'un complice: une jeune dans la vingtaine, qui a de sérieux problèmes mentaux. Abusée à plusieurs reprises, elle est retombée en enfance et analyse la réalité autour d'elle à partir d'un manga qu'elle regardait gamine. Elle se trimballe avec le DVD et un lecteur portable pour regarder les épisodes en boucle. Elle nomme les gens autour d'elle selon les noms des personnages de l'animé: Jeeg Robot.

Alors qu'il découvre sa super-force, notre anti-héros l'utilise pour ses ambitions... limitées. Il va défoncer à mains nues le mur contenant un distributeur automatique, et partir avec la machine sous le bras. La caméra de surveillance a tout filmé: la vidéo sur le net devient virale, et son image devient un même en quelques jours. On retrouve plus tard dans le film des tags au pochoir, montrant le "super-criminel" partant avec son distributeur sous le bras.

Il utilisera l'argent pour acheter les deux seuls choses dont il a besoin pour vivre: des petits pots de crème vanille et plus de DVD pornos (qu'il regarde dès le matin en mangeant ses pots de crème). Sous ses apparences de loser, il va devoir faire face à différents problème: son boss romain local, dit "le Gitan", un séducteur ultra-violent qui rêve de devenir un génie du crime presque dix ans après avoir gagné une émission de télé-réalité dont personne ne se souvient. Et la pègre napolitaine avec ses méthodes crasseuses et impitoyables, pas du tout romancée. Le tout sur fond d'attentats terroristes à Rome, dans un contexte politique trouble.

...Vous devriez comprendre où je veux en venir avec cette présentation de l'intrigue.

Ce film est fou. Complètement dingue dans la manière de traiter les personnages, mais extrêmement classique dans sa structure.

Au final, on assiste bien à un film de super-héros, avec une origine, une quête d'identité, des proches à sauver, une némésis et une mission spéciale. Mais tout le reste est complètement barré: le héros, ses actions, son entourage et ses ennemis.



Si vous aimez les films de super-héros, cette semaine vous avez le choix: Marvel vous a réchauffé au micro-onde sa meilleure recette, servie dans sa petite barquette plastique avec les condiments pour vous faire oublier que le plat lui-même n'a plus aucun goût.
Ou vous pouvez aller voir un film qui prend des risques, qui vous offre de l'originalité sans vous perdre, avec des personnages dingues et des situations auxquelles vous n'êtes pas habitué. Vous avez le choix entre le fast-food et la cuisine artisanale. Avec la différence que le ticket d'entrée coûte exactement le même prix pour les deux.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#702 Message par Drahe » 12 mai 2017, 20:56

Je partage une pépite de petit écran: une version d'Overkill, tube des années 90, parue dans la série Scrubs. La fin est mémorable (quoique référencée).
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#703 Message par Drahe » 13 mai 2017, 14:11

Get out: Un film d'horreur sur le racisme, qui fonctionne très bien. Il y a un décalage des tons, des situations comiques au milieu de l'angoisse qui en font une vraie réussite.
Synopsis: Un jeune couple, formé d'un noir et d'une blanche, vont passer un week-end chez les parents de cette dernière. Il est photographe d'art et espère se faire accepter facilement, malgré le racisme ordinaire. Une fois sur place, l'ambiance familiale est très étrange: il commence à imaginer que sa vie est en danger.
Pas de vraie critique à fournir, sinon que l'aspect scientifique du film est complètement à l'ouest sur certains points. Et ça n'est pas grave: le vrai propos est social. C'est finalement un des meilleurs films d'horreur que j'ai vu récemment, à voir absolument si vous aimez ce genre.

Alien Covenant: Un ratage complet, pompeux et nauséabond.
On suit les péripéties d'un vaisseau de colonisation (le Covenant) qui subit une avarie lorsque le vaisseau fait une pause. Une "explosion protonique", ou autre phénomène imaginaire, surcharge le vaisseau et provoque différents malfonctions. Notamment, un des caissons d'hypersommeil brûle son passager, qui était le capitaine du vaisseau.
Le nouveau capitaine est donc un petit homme nerveux, qui passe son temps à chouiner qu'on ne lui fait pas confiance parce qu'il est croyant... Et effectivement, il prend des décisions de merde très vite, qui mettent en danger tout l'équipage.

Comme pour Prometheus, l'écriture est à chier et le film n'existerait pas si les personnages prenaient le temps de réfléchir rationnellement plus de vingt secondes avant de prendre une décision. Car ils vont toujours au pire, prennent les décisions les plus désastreuses et empilent d'autres décisions stupides par-dessus. Exactement comme dans Prometheus.
Faisons le point du niveau de crétinerie du scénar:
1 - Le vaisseau doit être réparé, on doit remettre en place ses voiles solaires. En réparant une de ces très grandes voiles, un des pilotes reçoit un message parasite dans son casque: il a pu le recevoir parce qu'il était "suffisamment éloigné du vaisseau et de ses brouilleurs"... Est-ce que vous sentez le bullshit?
2 - Le signal audio est un vieux tube terrien, et le vaisseau peut localiser le signal (mais il ne pouvait pas le recevoir quelques minutes plus tôt...) Cela vient d'une planète habitable, plus accueillante que l'exoplanète de destination du Covenant.
3 - Le capitaine christo-paranoïde décide d'aller voir la planète de plus près. Son argument est assez bidon: s'ils colonisent cette nouvelle planète, dont ils ne savent pas grand-chose, ils peuvent faire le voyage en quelques semaines et n'auront pas besoin de retourner en hypersommeil... Vu que l'hypersommeil n'a pas l'air de présenter des dangers particuliers dans la saga Alien, on ne comprend pas cette décision. D'autant que leur mission est très aboutie: ils ont déjà cartographié la planète sur laquelle ils doivent normalement se rendre. Mais il y a pire:
4 - Le capitaine prétendait juste jeter un oeil... Mais au lieu de rester en orbite pour scanner la planète, ou d'envoyer une sonde, un drone, que sais-je, ils envoient un groupe dans un vaisseau de débarquement. Un groupe armé, sans casque (ils ne disent jamais que l'atmosphère est respirable), et apparemment sans les scientifiques de l'équipe (la science ayant apparemment un rôle très secondaire dans l'exploration spatiale).
5 - Ils vont ensuite explorer la surface sans prendre la moindre précaution: s'exposer à l'air libre, manipuler les végétaux sans gants et autres bêtises qui les font tomber dans le piège immédiat: ils se font infecter par la substance noire qu'on voit dans Prometheus.

Et la liste pourrait se dérouler ainsi, tout au long du film. Un seul personnage, le grand méchant vilain, vient ajouter un peu de couleur. Mais au final, le xénomorphe apparait beaucoup moins dangereux que dans les autres films. Et la fin n'a absolument aucun sens...

[spoiler] Je comprends l'idée de Ridley Scott ici. Fasciné par l'idée de création, il imagine un personnage problématique: l'androïde créé par la Weyland. Il en fait une créature docile, mais très hostile à l'humanité. Il les considère comme "indignes de leur création". Et c'est pourquoi l'androïde qu'on a vu dans Prometheus va se mettre en quête d'une création, il va créer le xénomorphe comme un "organisme parfait". Cette boucle narrative, de l'androïde qui créé la perfection pour détruire son créateur qui ne méritait pas d'être créé, est le seul point de cohérence du film. Mais pour la mettre en place, Ridly Scott sacrifie tout: la cohérence générale, l'intelligence des personnages, l'iconisation des créatures, l'horreur (dans un film d'horreur)... Et tout ça au service d'un message religieux créationniste. [/spoiler]

Bref : une merde de plus dans le délire créationniste de Ridley Scott, qui est fasciné par ses propres thématiques et ne comprend pas que ça n'intéresse pas le public.
A mettre dans la liste des films qui se foutent un peu de votre gueule en vous montrant ce que vous n'avez jamais demandé à voir. Le seul intérêt, c'est que dans un avenir plus ou moins proche, après la mort de Ridley Scott, quelqu'un pourra reprendre les rushs de Prometheus et de ce film pour monter quelque chose de cohérent avec. Ce serait le meilleur hommage possible pour racheter l'honneur de la saga Alien. Car pour l'instant, les fans peuvent juste ignorer ce métrage et le ranger dans la catégorie des films qui n'auraient pas dû exister, avec Indiana Jones 4 et Les Bronzés 3.

Piste de réflexion: je vous renvoie à cette bonne vidéo du Fossoyeur de films, qui parle des suites de trop.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#704 Message par desba » 14 mai 2017, 14:40

Drahe a écrit :Get out: Un film d'horreur sur le racisme, qui fonctionne très bien. Il y a un décalage des tons, des situations comiques au milieu de l'angoisse qui en font une vraie réussite.
Synopsis: Un jeune couple, formé d'un noir et d'une blanche, vont passer un week-end chez les parents de cette dernière. Il est photographe d'art et espère se faire accepter facilement, malgré le racisme ordinaire. Une fois sur place, l'ambiance familiale est très étrange: il commence à imaginer que sa vie est en danger.
Pas de vraie critique à fournir, sinon que l'aspect scientifique du film est complètement à l'ouest sur certains points. Et ça n'est pas grave: le vrai propos est social. C'est finalement un des meilleurs films d'horreur que j'ai vu récemment, à voir absolument si vous aimez ce genre.
La première partie du film est très bien, on est totalement dans l'histoire et on se met facilement à la place du héros. Y'a un coté angoissant et malsain qui s'en dégage et ça fonctionne bien.
Comme dit Drahe il y a par contre vers la fin du film un aspect scientifique qui, perso, gâche tout le film et en plus le rend en partie incohérent avec ce qu'il se passait au début.

ATTENTION SPOIL
Pourtant en restant sur une simple idée d'hypnose, déjà présente en début de film, et sans mettre la partie transfère de cerveaux de la fin celui-ci aurait été nickel. Le film aurait pu même pousser le machiavélisme en suggérant que la fille elle même en était victime. Le coté esclavagisme déguisé aurait été parfait dès lors. Car là on se retrouve avec des gens qui transfèrent leur cerveaux dans des noirs car les noirs c'est cool sauf qu'ils se comportent comme des lobotomisés capable d'agir normalement quand ils le souhaitent. hum, y'a pas un truc qui va pas là?
Du coup l'hypnose du début à la fin aurait le plus logique.

FIN DU SPOIL

On se retrouve devant un film moyen au final, avec un très bon début mais qui s’essouffle au fur et à mesure pour tomber progressivement dans la série B. Heureusement qu'il y a le pote du héros qui apporte la touche comique qui fait tenir la fin du film.
Mais qui, qui, qui sont les Snorkys?...?

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#705 Message par Djez » 16 mai 2017, 20:13

En ce moment je regarde TOP BOY, une serie british dispo sur netflix. On est ici quelque part entre THE WIRE et LA CITE DES HOMMES. J'ai vraiment accroche a cette serie qui nous montre le quotidien de petits dealeurs et des gens qui gravitent autour dans une cite du Nord de Londres. C'est bien foutu, c'est credible, les persos bien sentis... Mon coup de coeur du moment !
CHEZ DJEZ !
TOP DU MOMENT...
JdR: LES RISQUE-TOUT
JdS: SAGRADA
JV: FEUDAL ALLOY

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#706 Message par Drahe » 17 mai 2017, 00:03

Je suis toujours en train de m'enfiler les épisodes de Scrubs comme un goinfre, entre deux parties de Minimétro.

Mais je trouve du temps pour le cinoche, avec ce soir:

Django: Malgré une bande-annonce très conventionnelle, qui donne l'impression d'un énième film français oubliable et surjoué, ce biopic est un des plus intéressants du moment.
Il a l'originalité de traiter d'un personnage historique en le désacralisant, avec un traitement réaliste. Reda Kated est très bon dans le rôle, mais révèle un jeu assez semblable à ses autres rôles (notamment le petit frère des Derniers parisiens, dont vous trouverez ma critique à la page précédente). Mais il a aussi la double originalité de ne pas traiter de la seconde Guerre Mondiale et du génocide à travers un personnage engagé. Django est montré apolitique, égoïste et indifférent. C'est la vision de la guerre et son expérience personnelle qui vont transformer son égoïsme en tristesse, puis sa tristesse en musique.
Cette musique est traitée comme un véritable personnage du film. Un personnage rebelle et énergique, qui déchaîne les passions et fascine tous les personnages. Les nazis sont aux frontières de la caricature, ce qui renvoie à tous les films français des années cinquante, quand les Allemands étaient tous nazis et les Français tous résistants (pas vrai Charles?)
Du coup, malgré quelques dialogues un peu trop écrits qui vont sonner faux, ce film réussit un triplé gagnant: c'est à la fois un bon biopic qui s'élève au-dessus des anecdotes (ce qui est franchement rare), un excellent film d'hommage à l'histoire de la musique, et une oeuvre capable de sensibiliser au sort des tziganes dans l'Europe de la Seconde Guerre Mondiale.

Le roi Arthur: Vu en avant-première, ce film a tout d'un divertissement hollywoodien bon marché. Du médiéval-fantastique avec des acteurs de Game of Thrones et Charlie Hunnan (vedette de Sons of Anarchy) dans le rôle du roi. Sauf que... Le monteur épileptique utilise sa vitesse pour mettre des scènes d'arnaque, avec une référence claire à Snatch. Ce qui donne un mélange original (à défaut d'être clair) : un film médiéval-fantastique où le roi Arthur est un prince de l'arnaque, avec un montage nerveux similaire à un film de braquage. On a droit à de nombreux autres clins d'oeil pour cinéphiles qui nous montrent que le métrage n'est pas aussi attendu qu'on croirait. Des références au Seigneur des Anneaux, à Game of thrones, Robin des Bois et même, dans une certaine mesure, à Warcraft et au Docteur Strange. On tient là un petit condensé de la culture geek, qui a le potentiel de devenir culte s'il marche suffisamment bien.
Mais le film souffre d'un défaut majeur: à force de trop en mettre, ça devient un empilement. Entre les intrigues politiques avec les Vikings, les pactes démoniaques avec une créature des abysses, le maître de kung-fu, l'archer sociopathe, et les thématiques de quête d'identité, de rébellion politique et l'exclusion sociale, il n'y a plus beaucoup de place pour exposer correctement la légende arthurienne. Du coup, les moments où la transmission d'Excalibur est évoquée, c'est placé en trente secondes dans un dialogue trop rapide... Et d'autres péripéties s'enchaînent sans fin. Il y a tellement de contenu que ce Roi Arthur semble être tiré d'un projet de jeu vidéo: le scénario doit autant au RPG qu'au cinéma (et si on en faisait un jeu vidéo, ça passerait très facilement sur ce média... C'est peut-être d'ailleurs l'arrière-pensée des producteurs: si ce film marche assez pour ouvrir une franchise, le seul premier opus offre des dizaines de pistes pour un univers étendu assez riche).
Bref, un film aussi long avec un rythme aussi rapide, je pense que ça va déconcerter pas mal de gens qui ne seront pas clients. Mais accrochez-vous, certains passages valent la peine.
Je retiens que le super-pouvoir d'Excalibur est de déclencher un bullet-time...
Et qu'à la fin, il s'agit de savoir qui a la plus grosse tour maléfique.
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Geoffrey
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#707 Message par Geoffrey » 20 mai 2017, 11:34

" Er fiel im Oktober 1918, an einem Tage, der so ruhig und still war an der ganzen Front, dass der Heeresbericht sich nur auf den Satz beschränkte, im Westen sei nichts Neues zu melden."

Erich Maria Remarque

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#708 Message par Drahe » 20 mai 2017, 11:37

Geoffrey a écrit :Le roi Arthur

sans spoliers :)

https://www.youtube.com/watch?v=AeTkXoj ... ture=share
Cette auto-publicité honteuse! (chose que je n'ai jamais faite lorsque je participais à une émission-radio sur le cinéma, bien sûr).

Vos voix passent bien et vous êtes plus agréables à écouter que d'autres youtubeurs. Vos commentaires sont équilibrés: entre lui qui apporte des détails techniques et toi qui ajoute des éléments culturels, c'est intéressant à suivre. Mais bien entendu, le micro pourri fait que 99% des internautes vont raccrocher avant la première minute.

8 vues! Le début du succès!





Dans ce que j'ai vu récemment:

Aurore: Le dernier film avec Agnès Jaoui, qui nous montre les passions amoureuses d'une quinquagénaire. Le film est drôle, touchant et surtout: féministe! C'est le premier film que je vois qui explique l'intersectionnalité, concept phare de la gauche critique dans la lutte contre les discriminations. C'est surtout un film qui suit de façon réaliste les gens et leurs faiblesses, leurs bêtises et les aléas de leurs situations sociales. Dans le cinéma français, c'est finalement très bien. Même si par rapport à ce qu'elle a pu faire par ailleurs, Agnès Jaoui n'est pas au mieux de sa performance.


Problemos: Un film avec Eric Judor qui part visiter une communauté zadiste sous l'impulsion de sa femme. Là-bas, les gens vivent à moitié nus, sans portables, cultivent leurs tomates et se protègent du concept de propriété. On part donc d'une idée simple: Eric Judor qui vit le décalage avec la communauté de ces inadaptés sociaux étonnants.

Et si le film ne présentait que ça, on n'irait pas bien loin au-delà de trois gags sympathiques. Heureusement, le projet est beaucoup plus ambitieux, les situations beaucoup plus intéressantes, et tout cela n'a pas été spoilé par la bande-annonce! Et ça c'est bien!

Du coup, vous êtes prévenus: ce film est génial, mais vous ne pouvez pas savoir pourquoi à partir de la seule bande-annonce. J'ouvre donc le paragraphe du spoil qu'il ne faut pas lire avant de voir le film!

[spoiler] En réalité, pendant qu'Eric Judor vit l'enfer dans cette communauté hippie débilitante, le reste de l'humanité est en train de mourir d'une épidémie foudroyante... Comme ils n'utilisent pas leurs portables, ils ne pouvaient pas le savoir et s'en rendent compte parce que les C.R.S. qui devaient les déloger de force ne viennent jamais.
C'est donc un film post-apocalyptique déjanté, dans lequel Eric Judor se retrouve piégé avec les derniers survivants de l'humanité que forment des féministes-bidons, un prof de yoga dépressif, un ancien criminel repenti et une bimbo qui pense être piégée dans une émission de télé-réalité. Il va devoir s'en sortir avec pour seule arme son esprit rationnel, son charisme, et l'inévitable lapin-taser! [/spoiler]

Ce film est drôle, ce film est génial, ce film repose sur de très bons dialogues et ce film n'imite pas les comédies américaines (il s'autorise beaucoup plus de situations gênantes et de plans-nichons que que nos amis des U.S.A.)
Allez le voir!
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#709 Message par Geoffrey » 20 mai 2017, 11:51

Publicité lol t'as vu la qualité de la vidéo ? il y a pas d'ambition d'en faire une chaine comme le fossoyeur :D
" Er fiel im Oktober 1918, an einem Tage, der so ruhig und still war an der ganzen Front, dass der Heeresbericht sich nur auf den Satz beschränkte, im Westen sei nichts Neues zu melden."

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#710 Message par Drahe » 24 mai 2017, 10:22

https://m.youtube.com/watch?v=9j43b9L3hjw

Enfin des critiques compétents et objectifs qui se déplacent pour l'avant-première !
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#711 Message par Drahe » 31 mai 2017, 01:39

A voix haute: Un documentaire qui suit le concours Eloquentia dans la fac de Saint-Denis, jugé par différents avocats du barreau de Paris. Reprenant la recette des télé-réalités, on suit différents candidats en apprenant quelques éléments personnels sur les finalistes. Le but est de mettre l'apprentissage et la parole au centre de l'attention. En utilisant le jeu autant que les arguments, ces étudiants vont ravir le jury. Sympathique.

Unlocked (traduit en bon français : Conspiracy) : vu en avant-première avec un Gus sceptique, ce thriller nous présente une Noomi Rapace qui déjoue le terrorisme à coup de pommettes proéminentes, et un long caméo inutile d'Orlando Bloom, dans le rôle du mec qui sert à rien.
Puisque l'intrigue est à tiroir, il faut révéler pour critiquer... C'est comme ça.
[Spoiler]
Orlando Bloom débarque dans le film comme un clown trapéziste dans une représentation de Sophocle à la comédie française. Il ne sert absolument à rien, son personnage est incohérent et semble rajouté artificiellement au scénario, comme ça, gratos, pour faire cool. Comme il joue mal, il sert uniquement à faire des blagounettes qui jurent avec le ton du film, comme s'il était prisonnier de son personnage de Pirates des Caraïbes. Au seul moment où le scénario offre un rebondissement qui rend son personnage intéressant, Monsieur Bloom est crédible environ 15 secondes avant de retomber dans la bouffonnerie pour faire des sous-intrigues inutiles. Heureusement, le scénariste se rend compte de la boulette et lui accorde un "peut-être qu'il est mort, on sait pas trop", hors-caméra. Tout le monde ne peut pas mourir dignement dans ce film, mais Bloom mérite cette fin grotesque et nullissime (probablement buté par un punk à chien revanchard, un peu comme si le scénario se vengeait...) On croirait que c'est histoire de le mieux faire revenir à la fin... mais en fait non: son personnage n'a vraiment servit à rien.
Ensuite, ce film reprend le cliché de l'agent trahit par son agence. L'ancien mentor de la CIA conforte Noomi Rapace pour mieux l'utiliser, et en fait l'imam était un gentil, alors que le blond glacial était le méchant... Original, film!
L'énorme soucis réside dans la fin. Le personnage de Noomi Rapace a passé le film à montrer que l'intelligence, le renseignement et la coopération étaient les bonnes armes contre le terrorisme. Puisque le personnage n'a jamais tué pour autre chose que sa défense, la fin du film devrait aboutir à une arrestation triomphale... Et bien non! A la fin, Noomi Rapace croise le vrai méchant du film dans la rue et lui sectionne discrètement l'artère fémorale d'un coup d'Opinel, comme ça, tranquille... Le méchant meurt sans comprendre pourquoi il se vide de son sang, Noomi Rapace enlève sa capuche qui nous révèle qu'elle était en cosplay d'Assassin's Creed depuis le début, et elle monte dans la voiture de son boss qui l'invite à prendre un café et un strudel (véridique)...
Cette fin est tellement incohérente et contradictoire avec le message du film et le caractère du personnage principal que ça relève de l'arnaque, au mieux. Pour deux raisons: 1) le personnage de Noomi rapace n'a JAMAIS agit comme un vulgaire assassin, elle les a combattu... La voir devenir un assassin dans cette scène finale devrait être un avoeu d'échec, quelque chose de pessimiste, mais non: c'est sensé être une happy end. 2) Avant cette scène de fin, le film semblait porter un message social : les musulmans ne sont pas des terroristes, l'ennemi est dans le gouvernement, mais des agents vertueux existent pour empêcher un tel cynisme... Et en fait, non, l'agent vertueux va buter un mec de sang froid pour fêter la fin du film. En lui tranchant l'artère fémorale dans la rue (même méthode que lorsqu'Hannibal Lecter tue un pickpocket à Florence dans Hannibal...) ce qui fait que notre héros devient, pour la scène de fin, une psychopathe cynique et sans remord... Un strudel avec votre meurtre?
[/Spoiler]

Bref, ce film se rate de peu... Il y a des qualités, une Noomi Rapace au sommet de sa forme (elle est à seulement deux Guilaume Cannet sur vingt dans l'échelle de la médiocrité) et un chef de la CIA hilarant brillamment interprété par John Malkovitch (qui jouait déjà un analyste de la CIA désabusé dans Burn after reading, des frères Coen). Heureusement qu'on a appelé Orlando Bloom pour l'intégrer de force dans le scénario, parce que sinon, on aurait pu faire un bon film...
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#712 Message par Drahe » 16 juin 2017, 19:11

Vus dernièrement:


Le vénérable W: Vu en avant-première, avec une intervention du réalisateur juste avant la séance. Le documentaire est excellent.
Il s'agit pour le réalisateur de suivre de près un homme qui incarne le mal, et de montrer en parallèle la malfaisance de son action et le caractère humain de sa malveillance. On suit donc le moine bouddhiste Wirathu, un extrémiste politique qui a répandu des idées racistes et fanatiques dès les années 1990, liant la religion et la race dans un nationalisme spécifiquement birman qui rejette la petite communauté musulmane des Rohingyas, dans l'ouest du pays.
Le premier tiers du film nous montre quelques extraits de l'interview de Wirathu, son propos cru, non commenté. Il tient un discours islamophobe finalement assez semblable à tout ce qu'on peut entendre de plus banal chez un nationaliste français de bas-étage. Le propos est très simpliste, d'une idéologie ethnico-religieuse non dissimulée. Puis le documentaire enquête sur Wirathu, retrace son parcours pour expliquer ce qu'est un moine bouddhiste en Birmanie, comment ils vivent et quelle est leur place. Quel est la position de ce nationaliste raciste parmi les moines, lui qui a été censuré dès le début et dont les livres sont publiés sous le pseudonyme éditorial qui est devenu son nom religieux: Wirathu.
Une fois le personnage creusé, le documentaire met en place un montage très intéressant: peu de voix off, mais des aller-retours entre les discours de Wirathu, en entretien ou dans ses apparitions publiques, et des images d'archives, des reportages birmans ou étrangers qui montrent les actions des partisans de Wirathu. Sans l'aide de la voix off, le montage seul permet de comprendre le double-discours du moine nationaliste: comment il encourage les pogroms, entretien la haine, et maîtrise sa communication pour se donner le rôle d'un homme de paix une fois les massacres commis. On suit donc l'histoire de la communauté Rohingya, depuis 1978 où la junte militaire, complice du racisme mais motivée par des intérêt pétroliers, a expatrié des dizaines de milliers de Rohingyas hors de Birmanie. Jusqu'aux évènements de 2013 et 2014, dans lesquels les massacres de Rohingyas se sont multipliés, comment Wirathu a manipulé l'opinion publique en diffusant une propagande qui a encouragé les meurtres et les incendies, jusqu'à ce qu'on parle officiellement de nettoyage ethnique.

Le montage est donc très habile, le propos transparent et honnête avec le spectateur. Wirathu est interviewé, les archives vidéos mises à contribution, les témoins interrogés... Ce film n'est pas qu'un documentaire, il aura la portée d'un document historique et d'un témoignage de premier intérêt dans l'étude de l'histoire birmane.
Pour faire court: à voir absolument, même si vous n'êtes pas forcément dans l'état d'esprit de voir un documentaire, la narratrice qui incarne la voix des Rohingyas au long du récit vous entrainera sans difficulté. Ce n'est pas un film réservé aux historiens ou aux commentateurs politiques.



Churchill: Certains biopics sont oubliables car dénués d'intérêt (c'était le cas du biopic sur Hitchock), d'autres subliment le genre en prenant la vie d'un individu comme un prétexte pour dérouler l'histoire d'un peuple (c'était le cas du Majordome). Churchill s'inscrit dans une autre tradition: le biopic mensonger, qui déforme les faits historiques pour en faire un récit poignant à la gloire de la nation, qui pervertit la science historique en idéologie du roman national.
Le film lui-même a une image superbement composée. Les paysages sont recherchés, la lumière est traitée avec un vrai talent pictural, les objets montrés dans une lumière rasante qui découpe les silhouettes (comme le font certaines pubs érotisantes), les rayons jouant dans la fumée du cigare perpétuel de Churchill. Le bonhomme est montré avec une gravité et un sérieux qui tranchent lourdement avec l'ironie malicieuse du personnage historique. Tout en lui est lourd, faux et forcé. Les dialogues ont tout de même gardé quelques traits d'esprit bien sentis, pour ne pas être complètement indifèles à l'humour cinglant du Churchill historique, et l'acteur a besoin de tout son talent pour compenser le manque de naturel consternant des situations. Il n'y arrive pas au début, les dix premières minutes sont insupportables, puis le scénario décolle et propose quelque chose d'un peu plus réaliste.
Le film souffre d'un autre défaut majeur: il copie bêtement ce qui a marché, échouant à le reproduire. Il parle de l'éloquence en essayant de plagier le très bon Discours d'un roi, qui mettait en scène le roi bègue Georges VI (qu'on retrouve ici en compagnon fidèle de Churchill, qui est son pendant éloquent: doué avec les mots et capable de ciseler un discours adapté au public et aux circonstances). Le propos du film est cependant nauséeux: il nous montre un personnage pathétique (qui en fait trop: "il faut sauver ces jeunes soldats") qui échoue. Le film nous montre que Chruchill avait tort: qu'il doit accepter l'action, le sacrifice... Et le destin. Une des scènes montrer Churchill prier dieu, hésitant d'abord, puis mettant son éloquence au service d'une prière adressée littéralement au ciel: il prie pour qu'une tempête empêche d'effectuer le débarquement de Normandie.
Avec cette fausse critique, ce choix de montrer Churchill vieux, capricieux et insistant, le film tait sa complaisance à l'égard du nazisme et d'autres aspects du personnage. Certes, son portrait n'est pas unilatéral: il n'en est pas moins très inexact, au service d'une commémoration nationale des sacrifiés du débarquement qui met de côté les rapports militaires et politiques ambigus entre les U.S.A. et le Royaume-Uni.
Il y a des films qui vous prennent pour un con, celui-ci fait pire: il vous ment.



Wonder Woman: Lisse et net, sans erreur ni intérêt, la seule originalité étant de mettre une héroïne... Pas de quoi tomber en pâmoison. Wonder Woman reste fidèle à ce qu'elle est dans les comics, une héroïne dont le propos et les dialogues épousent un discours assez sain sur la célébration de la vie et de l'amour. Mais elle reste conforme aux canons du genre: une héroïne sexualisée dont l'image s'accorde parfaitement avec le sexisme ambiant.
Dans la morale, le film est un poil décevant. [spoiler] L'héroïne passe les deux tiers du film à croire que les humains sont profondément bons et que la guerre est le fruit de la corruption d'un ennemi caricatural et surnaturel: le dieu de la guerre Arès. Le scénario place un dialogue très intéressant, dans lequel Arès n'existe peut-être pas, la mort du méchant ne signifie pas la fin de la guerre... C'est un peu l'apogée de l'histoire, le moment de calme dans la tempête et la fin de la naïveté pour l'héroïne... Mais le film ne va pas au bout de la démarche. Il laisse cette piste intelligente à ceux qui veulent y réfléchir et repart sur ses rails: Arès existe et le tuer met effectivement fin aux méfaits des Allemands et à la guerre... Avec le budget d'un blockbuster, on peut comprendre que le scénario n'ait pas la liberté d'être original, mais là c'est du gâchis assumé. Je ne m'attarde pas sur l'erreur de casting qui fait intervenir le professeur Lupin et sa moustache dans le rôle d'Arès. Si vous voulez voir un dieu grec avec une moustache anglaise: foncez! [/spoiler]

Le film reprend rapidement la scène iconique de Wonder Woman qui achète un cornet de glace et dit au glacier qu'il peut être fier de lui... Les innocents qui ne comprennent pas les métaphores sexuelles sont peut-être passés à côté: l'héroïne comprend la beauté du monde humain en léchant le cornet et sa belle boule.
L'image extraite d'un des comics: dans le dialogue, les merveilles du monde sont la glace et le rock'n'roll ("icecream and rock'n'roll", au lieu de "sex and and drugs and rock'n'roll").
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Pour les curieux, la planche entière est à voir.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#713 Message par Drahe » 06 juil. 2017, 00:55

J'ai pu voir pas mal de choses dernièrement, en prenant rarement le temps de faire ma critique: c'est parti!



Creepy: Vu avec Machette et un Gus japonisant pendant la fête du cinéma, c'est un polar japonais de Kurosawa décrivant la traque d'un tueur qui manipule ses victimes en les transformant en complices d'autres crimes. Le jeu n'est pas très bon: les acteurs principaux sont souvent à côté de la plaque (surtout le second prof de criminologie), et c'est le tueur qui relève clairement le niveau avec un jeu précis et angoissant.
Au final, c'est l'originalité des crimes qui fait tout le plaisir du film. L'intrigue elle-même est plutôt convenue et utilise certains ressors de façon abusive (exemple: le tueur utilise une drogue pour rendre certaines victimes dépendantes et affaiblir leur volonté. Cette drogue n'est jamais nommée et est utilisée comme une substance magique aux multiples effets, à la fois GHB, somnifère ou poison mortel selon les doses... Bref, une facilité d'écriture).



Grand Froid: Le dernier film avec l'acteur préféré de tous les MJs: Jean-Pierre Bacri! Malheureusement, et malgré l'admiration que j'ai pour un râleur du calibre de Jean-Pierre Bacri, ce film est très moyen. Son intrigue est lente et le dénouement relève de l'escroquerie: la résolution finale ne repose pas sur un comportement vraiment compréhensible. Pourtant, tout le caractère bougon de notre Jean-Pierre national porte le film, les autres acteurs sont fades (sauf Sam Karmann, que j'ai confondu avec Kad Merad pendant la moitié du film, hilarant en curé de campagne cynique qui utilise ses enfants de choeur comme des outils).
Le film est bien réalisé, la narration est subtile, mais vraiment, la fin manque de force et s'impose au spectateur comme une escroquerie scénaristique. Un moyen pour Jean-Pierre d'exorciser sa haine de l'humanité? En tout cas, le film se nourrit d'une réflexion sur la mort et ne manque pas de vrais moments d'humour noir.



Le Manoir: Ecrit par Natoo et Kemar, ce film de youtubeur est une comédie débile pour préados. Vous êtes prévenus: le coeur de cible, c'est clairement les 12-15 ans. Une bande de potes se retrouve dans un manoir en forêt pour un grand réveillon sur le thème des années 2000. On y trouve nos archétypes de film d'horreur: le couple qui s'aime trop, la pouf, l'ex jaloux et obsessionnel de la pouf, le bouffon puceau qui a réussit à l'école, le mec qui se la raconte (et qui a une grosse bite), le défoncé de service qui a ramené sa propre marijuana et ses champignons, plus une ados mal dans sa peau.
A part quelques dialogues vraiment bien sentis, le film est très moyen et fait du comique à base de situations cradingues. C'est souvent forcé, rarement très amusant et pas si bien joué. A ne pas voir si vous avez plus de dix-huit ans.



K.O. Un film moraliste sur un grand patron de chaîne de télé qui s'envoie les nouvelles présentatrices météo et promeut la boxe (et il a une barbe... Si la date de tournage collait, on pourrait croire à une référence voulue à Edouard Philippe). Mais après un évènement brusque et traumatique, il se réveille dans une réalité parallèle où il a perdu sa femme, n'a pas gravi les échelons, est aux ordres de son ancienne stagiaire... Et, comble de l'humiliation: présente la météo. Il s'adapte comme il peut de ces traumatismes et commence à apprendre cette nouvelle vie dans laquelle il a la sympathie des techniciens de plateau, des cadres intermédiaires: bref, de tous ceux qu'il méprisait royalement avant...
C'est long! C'est plus de 2h pour mettre en place cette fable sur un homme qui doit apprendre l'humilité, et c'est encore plus éprouvant quand on découvre la fin. [spoiler] En effet, un simple bruitage final et quelques indices permettent de déchiffrer la fin du film. Il semble revenu dans sa réalité d'origine, fait la paix avec sa femme, sa fille, ses collègues, résout ses situations, et au moment où il reconquiert sa femme: retentit le bip long d'un encéphalogramme plat. Il s'agit donc d'une résolution dans laquelle il trouve la mort... Tout le film, depuis l'élément déclencheur, était en fait le rêve prolongé que faisait le personnage principal avant de mourir, tandis que l'infirmière de l'hôpital lui parlait. C'est décevant, et en même temps un tel salaud ne pouvait pas s'en sortir vivant. Cependant, ça neutralise beaucoup tout ce qui s'est passé. [/spoiler]



Embrasse-moi: Vu ce soir au MK2 Quai-de-Seine, en présence du réalisateur et de l'actrice et scénariste. C'est une comédie romantique sur un couple lesbien. Ce qui a, dans un premier temps, le mérite d'exister. Ensuite, c'est un film qui ne traite pas du tout l'homophobie: elle n'existe pas du film. Cela a un avantage majeur: il n'y a pas vraiment de cliché réducteur sur les lesbiennes, car il y en a tout au long du film et elles n'ont pas besoin de se démarquer des hétéros puisqu'elles ne vivent pas dans la confrontation. Donc, un film sans cliché sur le lesbianisme, c'est un bon point. Mais c'est aussi un peu fade... Puisque le film se déroule dans une réalité parallèle où l'homophobie n'apparait pas une seule fois, on se concentre sur une comédie romantique classique ("formaliste" nous a dit la scénariste et co-réalisatrice avant la projection). Il n'y a qu'une seule mention de l'homophobie: un automobiliste insulte le personnage principal avec une très beau "ta mère la gouine!" à un feu rouge. Chose que le personnage prend assez bien, en répondant "Non, c'est moi la gouine."
Le soucis véritable du film est qu'il repose sur des situations burlesques un peu trop bordéliques pour être vraisemblables, et qu'il n'y a pratiquement aucun raccord dans ce film. C'est une faute formelle assez dérangeante: vous ne verrez pas de transitions logiques ou de raccords dans ce film, comme si le monteur ne savait pas que ça existait, ou que le story-board n'était pas fini au moment du tournage. Et c'est assez fatigant pour le spectateur de se retrouver devant un film sans transitions: cela donne un effet de collage sans cohérence, d'amalgame de scènes déconnectées. C'est un vrai reproche à faire au film. Cependant, on retrouve de bonnes prestations: Michelle Laroque en mère psychanalyste insupportable, et Nicole Ferronni en pote soulante qui parle trop. Plutôt un bon film, de vraies situations comiques (allez voir ce film plutôt que Le Manoir si vous voulez rire), mais pas exceptionnel non plus.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#714 Message par Drahe » 06 juil. 2017, 16:51

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J'avais oublié ce beau film, vu en compagnie d'un Gus transcendantal (c'est-à-dire condition de possibilité gussique). Le film se propose comme un visionnage de l'histoire de l'univers, il présente des images absolument magnifiques de la genèse de l'univers, de la naissance des étoiles et des planètes, de l'émergence de la vie et de sa très lente évolution sur Terre (avec de superbes plans animaliers). Pour que le film ne soit pas nu, il y a une voix off, où Cate Blanchett de la Lorien récite un texte proto-poétique qui ne sert pas à grand chose. Le tout est entrecoupé de quelques images de reportage sur des évènements violents (un sacrifice de vaches quelque part en Asie, des paysans d'Asie centrale et quelques autres, une seule scène avec des Occidentaux), comme pour comparer la longueur et la beauté de l'univers à ce qu'en fait l'humain, apparemment pas dans un but finaliste.
Le soucis commence avec l'apparition des premiers humains. Apparemment, nos ancêtres étaient des mannequins Dim au torse parfaitement épilés, mais pas foutus de s'adresser deux mots (je prenais ça pour une grave erreur anthropologique, mais c'est peut-être une bête concession pour ne pas tomber dans une polémique sans fin sur la langue que les spectateurs penseraient reconnaître).
Bref, ce film est une pure expérience esthétique, qui a convoqué pas mal de conseillers scientifiques mais qui fait quelques concessions pour l'esthétique. Exemple: un paléontologue pourrait dire que les animaux qu'on voit à l'écran dans les phases préhistoriques sont tous des animaux modernes, et qu'ils sont donc très peu fidèles, car beaucoup plus évolués que leurs ancêtres d'il y a 200 ou 300 millions d'années. Mais pour filmer l'oeil d'un varan en gros plan, il vaut mieux un varan contemporain et réel qu'une image de synthèse. Les images de synthèse sont réduites au minimum vital: pour montrer quelques dinosaures et une sorte de Dinocéphale du Permien que je n'ai pas identifié précisément. On a également droit à de superbes plans sous-marins pour montrer des calmars, des nautiles, des baleines et un cachalot. Bref, à voir comme un documentaire de la Géode.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#715 Message par Tony bernouilli » 11 juil. 2017, 09:46

Je ne fait qu'obéir aux ordres du Capitaine !

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#716 Message par desba » 21 juil. 2017, 14:08

Tony bernouilli a écrit :Mais pourquoi ? :shock:

http://www.allocine.fr/article/ficheart ... 65581.html
:lol:
La mode actuelle étant de prendre toutes les licences un peux classes des années 80 et de les détruire avec de nouveaux films bidons cela ne m'étonne même plus.
Au moins ça facilite l’écrémage des films quand on va au ciné ^^
Mais qui, qui, qui sont les Snorkys?...?

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#717 Message par Pretre » 21 juil. 2017, 16:51

Shadowrun portait à l'écran mais la licence officiel. Espérons que ça ne soit pas une bouse.

Bright le film
"Le long de ces rues pleines de vices, un héros doit marcher sans jamais sombrer dans le vice, sans perdre son éclat ou céder à la peur."

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#718 Message par Drahe » 21 juil. 2017, 18:50

Pretre a écrit :Shadowrun portait à l'écran mais la licence officiel. Espérons que ça ne soit pas une bouse.

Bright le film
Will Smith + un yes man à la réalisation... Désolé, ce sera une bouse. Il n'y a que la production Netflix qui peut tenter quelque chose d'original, mais visiblement ce n'est pas le projet... Sinon, ils n'auraient pas mis ensembles Will Smith et le yes man responsable de suicide Squad.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#719 Message par Pretre » 21 juil. 2017, 18:56

Même si je ne suis pas confiant je pars du principe de toujours laisser une chance. Rien n'est écrit dans le marbre sinon la vie serait bien triste.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#720 Message par Drahe » 26 juil. 2017, 18:50

Dernières séances en date:

I am not Madame Bovary: Ce film chinois dramatique est à prendre avec des pincettes (et pas avec des baguettes, pas vrai Grome?) D'abord à cause de l'éloignement culturel, Madame Bovary n'apparait dans le titre que pour séduire l'abonné Télérama, l'héroïne n'a rien à voir de près ou de loin avec le personnage de Flaubert. Le titre original est Wo bu shi Pan Jin Lian (je ne suis pas Pan Jin Lian). Car Pan Jin Lian est l'héroïne d'une légende antique sur l'infidélité: elle a trompé son mari et prémédité son meurtre, avec la complicité de son amant. Puis son beau-frère s'est rendu compte du crime et l'a tuée, avec son amant, pour venger son frère. Apparemment, le nom de Pan Jin Lian est passé dans le langage courant: c'est une insulte, et une femme comparée à cette infidèle légendaire prend immédiatement la réputation d'une femme facile et malhonnête (bref: une salope).
Deuxième raison pour laquelle il faut prendre ce film avec des baguettes: il respire la propagande chinoise! Expliquons rapidement l'intrigue...

Synopsis: Une femme ordinaire porte plainte contre son ex-mari, qui s'est remarié après leur divorce. Selon elle, leur divorce était un faux, un arrangement pour récupérer un appartement supplémentaire avec les aides gouvernementales: ils auraient du se remarier tout de suite après. Mais son ex-mari a trouvé une maîtresse, l'a installée dans le nouvel appartement et refuse d'admettre que son divorce était une escroquerie. Lorsqu'elle essaye de s'expliquer avec son ex-mari, il la traite de Pan Jin Lian devant ses collègues, et cette insulte ternit sa réputation définitivement.
Pour protester contre cette situation, qu'elle appelle une injustice (mais c'est elle qui fraudait au début): elle va protester auprès de tous les fonctionnaires impliqués, mais on se débarrasse d'elle, jusqu'à la mettre en prison. Une fois libérée, elle va jusqu'à Beijing, protester pendant la réunion annuelle du Parti (vous savez bien, le seul parti pour lequel vous avez vraiment le droit de voter en Chine). Elle arrête la voiture d'un officiel très haut gradé, qui écoute son histoire. En conséquence, il va raconter l'anecdote pendant le congrès annuel, en faire une parabole sur les fonctionnaires corrompus qui négligent le peuple, puis faire licencier toute la chaîne hiérarchique qui a ignoré cette divorcée: juge, président de cour de justice... jusqu'au préfet de région (une "région" administrative presque aussi peuplée que la France, avec 50 millions d'habitants).
Pour éviter que cela se reproduise, le nouveau préfet de région fait en sorte que cette femme soit maintenue dans une liberté et un silence relatifs... Elle renouvèle une plainte tous les ans, pour qu'on requalifie son divorce, mais le parquet étouffe ses plaintes. On s'assure qu'elle ne remonte pas à Beijing pendant le congrès du Parti... Bref, on étouffe l'affaire sans la gérer, pendant dix ans. Jusqu'au jour où, le congrès approchant, elle ne renouvelle pas sa plainte au commissariat local. Tous les fonctionnaires concernés s'affolent et la font suivre, de peut de perdre leur place si elle va à nouveau déranger le congrès annuel...

La conclusion du film est dramatique, mais elle vient préparer un contenu très idéologique... [Spoiler] En réalité, elle s'est battu pendant dix ans pour autre chose que l'appartement. D'une part son mari profitait de l'occasion pour la quitter et refaire sa vie. Mais l'attribution d'un deuxième appartement était un prétexte: elle était enceinte d'un second enfant pendant la période de l'enfant unique. Elle a donc préparé ce divorce pour ne pas être hors-la-loi... Et s'est fait trahir par son mari. Dans la détresse, elle a fait une fausse-couche: elle se battait pour la mémoire de son enfant mort-né. [/Spoiler]

Êtes-vous prêt pour l'épisode propagandiste? Le film prétend que cette anecdote est tirée d'une histoire vraie, qui aurait poussé le système chinois à réformer la justice. C'est en tout cas ce que dit le carton de fin. Mais la manière de le présenter met toujours le gouvernement chinois dans une bonne posture. Cette femme est en tort, du début à la fin: elle a voulu frauder et se prétend victime d'injustice pour les mauvaises raisons. Mais le gouvernement prend tout de même le temps d'écouter sa plainte en mettant de côté sa douleur. Et, scène finale: l'officiel chinois, qui avait licencié tout le monde dix ans plus tôt, fait une leçon de morale au nouveau préfet. Le gouvernement a négligé le peuple et c'est une erreur, qu'il faut réparer. Il demande même au préfet de ne pas lui répondre tout de suite, et lui donne sa journée de congé pour réfléchir au sujet. Le préfet s'en va, pensif, et l'officiel tourne le dos à la caméra pour méditer sur le soleil couchant...

Bref: C'est un film qui prétend montrer l'injustice pour la dissimuler. Qui prétend montrer les travers de la société chinoise pour mieux promouvoir la prétendue sagesse des hauts dirigeants qui discernent les dysfonctionnements des petits fonctionnaires pour les corriger d'un air philosophe... C'est en ce sens que le film, malgré ses qualités artistiques (notamment une mise en scène élégante et le choix très original de cadrer presque tous les plans dans un cercle, comme si on regardait l'histoire à travers un oeil-de-boeuf), est proprement propagandiste.

Imaginez la réciproque en France... Un film suit l'histoire personnelle d'un personnage un peu minable (au hasard, appelons-le Jean-Pierre), fraudeur du RSA, qui réclame justice parce qu'il est à la rue après son contrôle fiscal. Après dix ans de protestations, de retournements et de péripéties, la presse et le gouvernement se sont suffisamment intéressés à lui pour que plusieurs fonctionnaires perdent leur poste. Et en conclusion de l'histoire: Emmanuel Macron sermonne son ministre des Finances, prétendant que l'intérêt du peuple a été négligé dans cette triste affaire, et termine dos à la caméra pendant que le ministre s'en va penaud, subjugué par cette "pensée complexe" du Président... Fondu au noir sur le bureau de l'Elysée, un buste de Mariane bien visible dans le décors, puis un texte apparait, expliquant qu'à la suite de cette affaire, la politique fiscale du gouvernement a été revue de fond en comble... Et hop, générique!
Avouez qu'on se sentirait mal...



Sans-pitié: Un excellent polar néonoir. Vu avec un Gus surchauffé dans une salle sans clim en pleine canicule, ce film est glaçant! C'est d'une esthétique irréprochable, chaque plan est étudié, les dialogues sont ciselés, les acteurs sont justes et l'intrigue enchaîne les flashbacks dans un rythme qui ne perd jamais, mais reste sur le fil de la compréhension. Le couple de vieux cons à côté de nous n'arrivait pas à faire la différence entre deux Coréens et se perdait dans l'intrigue, la femme devait rappeler à son mari qui étaient les personnages presque à chaque scène...
Et pourtant: c'est époustouflant. C'est à la fois un excellent film d'auteur dramatique, social et esthétique, mais c'est aussi un film de divertissement rythmé, drôle et plein d'action. Bref, dans le genre: c'est le haut du panier, un film appelé à devenir un classique. Allez le voir absolument, trouvez-le en DVD, démerdez-vous, mais il FAUT voir ce film. Surtout si vous aimez le cinéma asiatique... Ou le cinéma d'action... Ou le polar... Ou le cinéma tout court!



The Circle: Ce film a eu le yeux plus gros que le ventre! Il prétend montrer les dérives et les dangers des géants d'internet avec Emma Watson en employée modèle et Tom Hanks en gros patron, aussi présentable que Bill Gates, aussi bon communicant et acteur que Steve Jobs, mais aussi décontracté que Mark Zückerberg. Et en effet, dans le film, la firme The Circle est à la fois un immense réseau social qui recouperait à la fois Facebook, Instagram et Skype, mais c'est aussi un fabriquant et vendeur de supports informatiques comme Apple, et ils sont en procès pour abus de position dominante comme Google actuellement.
Le film semble donc toucher sa cible. Sauf que non, pour deux raisons:
1) Le film s'arrête dès qu'il devrait rentrer dans les détails. Au final, on voit bien les dérives spectaculaires, mais on n'explique jamais la financiarisation des données ou le Big Data, comme si le public connaissait déjà ces problèmes... Ou qu'on n'avait pas le temps de lui expliquer. Un film de vulgarisation politique qui part du principe que le public connait déjà ou ne peut pas comprendre, du coup on n'en parlera pas, ça me gêne.
2) Le dénouement de ce film est une escroquerie. A la fin, après deux heures de montée en tension, le dénouement et la nouvelle situation sont réglés en cinq minutes (chronomètre en main, ce n'est pas une exagération). Donc, vous finissez le film avec plus de questions que de réponses. Qu'est-il arrivé au grand patron? Quelle est précisément cette nouvelle situation des médias? A-t-on aboli la frontière entre vie privée et vie publique comme nous le proposait le personnage principal? La firme The Circle est-elle toujours dominante ou s'est-elle effondrée financièrement? Qu'est devenu son procès pour abus de monopole? Comme nous l'a appris la série Lost, il y a des fois où les scénaristes demandent gentiment aux spectateurs d'aller se faire foutre. Ce film tombe dans cette triste catégorie. Pour faire court: une escroquerie narrative, mais avec le joli minois d'Emma Watson pour que vous n'ayez pas l'impression d'avoir payé une place pour rien.



Le dernier Vice-Roi des Indes: (traduction mensongère: le titre original est Viceroy's house, car le palais est un personnage à part entière). Un film historique réalisé par une Indienne, descendante improbable d'un couple qui s'est retrouvé dans un camp de réfugié après la partition de l'Inde et du Pakistan.
Ce film fait le retour sur cette période historique de l'indépendance. On voit défiler les personnages historique connus: Gandhi (qu'on ne présente plus), Nerhu (futur président Indien) et Jinnah (président de la Ligue Musulmane qui réclame la création du Pakistan).
Le retour historique est bon: il n'épargne pas vraiment le gouvernement Anglais, dont les plans pragmatiques et cyniques sont dévoilés, ni les tensions internes du pays entre hindous et musulmans, ni les violences de la guerre civile.
Mais 1) malgré tout, ce dernier Vice-roi britannique est un héros vertueux, c'est un vrai héros qui représente la bonté du monde, son palais représente l'harmonie et l'ouverture, il concentre tous les aspects positifs de la culture anglaise... 2) Le film sent l'amateurisme. Techniquement, le grain de la pellicule est visible (et oui, ça n'a pas été tourné en numérique et ça se voit à chaque seconde). Ensuite, je ne sais pas quel objectif est utilisé, mais le but est de faire le point sur un seul plan de l'image, en laissant toujours le premier et l'arrière-plan dans le flou... Ce qui ne réussit pas parfaitement: certains plans ont un point mal fait, avec le plan principal légèrement flouté (une erreur difficilement acceptable). Ensuite, les conventions de raccord champ / contre-champ ne sont pas respectées (règle des 180°, pour les spécialistes qui suivent les chroniques de Karim Debbache comme moi), et putain, qu'est-ce que ça fait moche! Ca heurte le spectateur! Et certains mouvements de caméra n'ont pas de sens, des traveling qui ne servent à rien, des zoom nerveux et inutiles... La caméra n'est à l'aise que dans le mouvement des personnages indiens, quand il faut voir leur vie quotidienne. Dès qu'il s'agit de filmer les négociations dans une pièce close, les dialogues sont faux, les acteurs figés, et les caméra se ballade comme si le cadreur avait pris sa pause café... Bref, ce n'est pas le premier film de la réalisatrice, mais pourtant, le résultat est amateur. On ne fait plus de cinéma comme ça depuis trente ans, et c'est extrêmement dommage que ces maladresses interviennent dans un film aussi personnel, dont le sujet est aussi touchant.



Sinon, j'ai vu un petit film d'auteur français qui a vaguement fait parler de lui...

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Valérian et la Cité des Mille Planètes: Vu ce matin aux aurores (9h20) à l'UGC des Halles... En présence de Luc Besson! Parce qu'il vient faire un tour de la première française dans ce cinoche à chaque fois qu'il présente un film, le bougre! Disons-le franchement: c'est pas bien génial. Alors oui, on s'en prend plein la gueule pour les effets spéciaux, mais ça laisse à désirer dans la narration. Le rythme a un problème, on perd le fil trop facilement, c'est long (le film fait deux heures, mais en fait facilement trois et demi en ressenti).
Bref, si vous avez un coup de nostalgie, que vous avez envie de voir des trucs qui vous rappelleront un peu le Cinquième Elément, ce film peut vous intéresser. Si vous avez envie de voir un bon film, par contre... Bah allez voir autre chose, je suis désolé... J'aimerais défendre ce film, j'aimerais vraiment! Parce qu'il est original, que les graphismes sont vraiment cools, qu'il adapte une BD française, que les situations sont bien sympathiques... Mais non, il y a trop de défauts visibles qui gâchent le truc. L'intrigue est éparpillée, le rythme saccadé, et Cara Delevigne, aussi sexy soit-elle, joue de manière figée.
On va retenir les moments de bravoure, parce qu'il y en a, et pas qu'un. Déjà, la scène d'introduction est extrêmement bien pensée et raconte la construction de la Cité des Mille Planètes par l'agglomération des modules et des gestes diplomatiques autour de l'ISS, sur Space Odity de david Bowie. Ensuite, le ministre de la défense de l'Union Humaine est joué par Herbie Hancock! C'est-à-dire que l'inventeur de la Funk, l'un des plus grands pianistes de jazz encore vivants, et qui n'est pas acteur du tout, a un rôle très sérieux dans un film de space opéra... Au moins, Besson sait se faire plaisir!* Ensuite, les effets spéciaux sont quand même classes. On peut critiquer, on peut trouver ça kitsh, ce n'est pas par amateurisme ou incompétence: c'est kitsh parce que c'est la pâte de Luc Besson, il n'est pas là pour prendre le space opéra au sérieux.
Au final, le moment le plus sympa de la séance était clairement le moment où Luc Besson racontait des anecdotes de tournage et répondait au public... Juste avant le projection, donc.
Désolé Luc, ça ne marche pas...

*Monsieur Besson nous a expliqué qu'il était fan de Herbie Hancock depuis qu'il a 14 ans... Et que lorsque le jazzman lui disait "je ne sais pas jouer!", il répondait: "Et bien, ne joue pas! Imagine, tu es ministre de la défense, le poste t'es tombé dessus..." C'est un peu couillon, dit comme ça, mais force est de constater: ça marche, Hancock ne joue pas faux. Il est même plus juste que certains acteurs professionnels...
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#721 Message par Djez » 26 juil. 2017, 22:47

J'ai ENFIN vu LE DERNIER BAR AVANT LA FIN DU MONDE, bouclant ainsi la trilogie du Cornetto ! J'ai vraiment beaucoup aime (celui que je prefere après Hot Fuzz), surtout que j'ai eu la chance de voir le film sans avoir eu aucun spoil avant, j'ai du coup pu savourer chaque petit twist scenaristique, et c'était vraiment cool ! Mention speciale a la toute premiere scene de baston qui est juste top !
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#722 Message par Drahe » 26 juil. 2017, 23:20

Djez a écrit :J'ai ENFIN vu LE DERNIER BAR AVANT LA FIN DU MONDE, bouclant ainsi la trilogie du Cornetto ! J'ai vraiment beaucoup aime (celui que je prefere après Hot Fuzz), surtout que j'ai eu la chance de voir le film sans avoir eu aucun spoil avant, j'ai du coup pu savourer chaque petit twist scenaristique, et c'était vraiment cool ! Mention speciale a la toute premiere scene de baston qui est juste top !
On en a déjà parlé, mais pour moi Le Dernier Bar (The World's End en VO) est vraiment le meilleur des trois. Parce que c'est celui de la maturité: c'est celui où pour une fois Simon Pegg (et non Nick Frost) assume le rôle de l'ado attardé. Sauf que le personnage reste un ado attardé par nécessité, par survie, pas par immaturité comme les persos de Nick Frost. Être un ado attardé, c'est sa quête existentielle et il en a vitalement besoin, il faut qu'il aille au bout de la démarche pour avancer dans sa vie.
Le thème de fond de cette trilogie, c'est le rapport à l'enfance, la transition dans l'âge adulte, quand on se sent encore gamin, piégé et jugé dans une position sociale d'adulte. Dans Shaun of the Dead, Simon Pegg tirait Nick Frost vers le haut tout en améliorant sa vie... Et mine de rien, c'est un peu la même chose dans Hot Fuzz: même si le personnage de Simon Pegg est très différent (un flic parfait monomaniaque au lieu d'un adulte loser un peu paumé), Nick Frost joue à peu près le même genre de débile (candide dans Hot Fuzz au lieu d'être vulgaire et puérile dans Shaun of the Dead). Mais la plupart des gens préfère Hot Fuzz parce que ça parodie le genre préféré de la plupart des gens: le film d'action (alors que Shaun of the Dead et World's End sont sur des registres différents, avec un public de niche).
C'est The World's End qui crée la surprise pour moi. Il inverse les rôles, renouvelle le duo et impose une vraie conclusion à la thématique de l'enfance perdue et de l'adulte établi (conclusion radicale, mais je ne peux pas analyser plus loin sans spoiler). En plus de ça, le casting qui entoure le duo est génial, entre Eddy Marsan et Bilbo Freeman, c'est un régal. Mais ça va plus loin: Edgar Wright est devenu encore meilleur pour le découpage et le montage de ses films avec World's End: des fois je me regarde le début, comme ça, gratuitement, juste pour le plaisir de voir une introduction des personnages bien faite. C'est tellement bien filmé que je me revois des séquences, pas dans l'ordre, pour le plaisir de regarder les transitions, apprécier les raccords et les gags visuels... (chacun son trip, y'a bien des collectionneurs de capsules de bière).

Pour moi, cette trilogie est géniale parce qu'elle n'est pas commerciale: elle est créative. Au lieu d'étirer la matière d'un premier succès en l'épuisant, ou en la trahissant, Edgar Wright a vraiment pris le temps d'apprendre à devenir un meilleur réalisateur à chaque film, en les faisant quand il se sentait prêt (la sortie de World's End est trop éloignée de Hot Fuzz pour correspondre à un calendrier commercial). Et niveau montage surtout: Hot Fuzz prend un rythme et alterne les tons avec plus d'aisance que Shaun of the Dead... Et plus tard World's End pousse la finesse et l'intelligence du montage encore plus loin, avec une exposition parfaite des personnages.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#723 Message par Drahe » 28 juil. 2017, 18:50

D'ailleurs, je suis heureux que le post précédent discute d'Edgar Wright, car je suis allé voir son dernier film ce matin:

Baby driver: C'est de la bonne! Malgré un habillage qui fait plus hollywoodien, Edgar Wright réussit une fois de plus à avoir les bons acteurs autour du bon scénario avec la bonne ambiance pour faire des scènes qui détonnent! Loin de Drive (lent et inexpressif), Baby Driver a le même sujet principal: un conducteur talentueux qui pilote pour des braqueurs. Il dépend complètement d'un homme d'affaire très, très corrompu, un certain "Doc" joué par Kévin Spacey, machiavélique comme jamais.
Alors que les braquages se passent dans le feutré grâce à la préparation minutée du Doc et à la conduite impeccable de Baby, un coup se passe relativement mal, entre autre à cause de la présence d'un nouveau venu: un certain "Bats", qui prétend être fou pour mieux discerner les faiblesses de ses interlocuteurs.
Edgar Wright tente un truc avec ce film: être à la limite du film musical! Le personnage principal a un tic: il écoute de la musique en permanence et rythme sa vie avec. On est donc avec lui dans toutes les chansons qui accompagnent les scènes. Le principe est simple mais efficace. A voir si on aime les films de braquage, ou les films d'action bien rythmés.


La région sauvage: Un film Shub-Nigguresque! Dans une campagne mexicaine, un vieux couple héberge une créature mystérieuse (et pleine de tentacules) qui réveille les pulsions sexuelles des êtres vivants autour d'elle. Elle a régulièrement besoin de changer de partenaire, car elle les blesse parfois jusqu'au sang. Un couple va vivre l'enfer, car le mari trompe sa femme avec... son beau-frère, une relation homosexuelle dont il a honte, ses névroses l'entrainant vers la violence. Pendant ce temps, sa femme est initiée au mystère de la créature par sa belle-soeur, et devient la partenaire privilégiée de cet être dans des jouissances tentaculaires.
Inspiré par les contes espagnols, le shokushu goukan (viol tentaculaire) japonais et les drames familiaux, je ne sais pas ce qu'est ce film. Une tragédie, certes... Mais cette créature n'a pas d'explication: on ne saura pas si c'est un extra-terrestre, une créature antique, ou quoi que ce soit d'autre... On sait juste qu'elle apporte la jouissance et, malgré ce que disent les femmes qui couchent avec elle, la violence ou la mort. On a droit à quelques scènes assez sympathiques à base de tentacules rosâtres palpant un corps féminin à la recherche d'un orifice, avec une femme qui guide la bête et s'abandonne à la jouissance.
Deux femmes se passent le relais pour la satisfaction de la créature, à la recherche de leur propre plaisir. Elles sont belle-soeurs, et la seconde, mère de deux enfants, trouve beaucoup plus de plaisir avec la créature.
Le film est bien joué mais manque cruellement de moyens financiers (même si la créature est très convaincante: le manque de moyen se sent plutôt dans les décors), sauf pour un étrange plan aérien qui suit une voiture dans les bois... Un plan probablement réalisé au drone, très souple et parfaitement exécuté, qui a du bouffer une part considérable du budget, tout ça pour un plan zénithal dont le sens m'échappe...
Est-ce que la créature est une métaphore de la passion? Est-ce que c'est, comme dit le vieux couple, la "partie primitive" de notre existence? Ou est-ce que c'est juste un gros poulpe conçu pour satisfaire les femmes par tous les orifices en même temps? Je ne sais pas. En tout cas, c'est un des films les plus pervers de l'année 2017, et c'est toujours ça de pris!
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#724 Message par Drahe » 05 août 2017, 21:24

Quelques cinoches récents:

Le Caire confidentiel: Vu en compagnie d'un Gus révolutionnaire, ce très bon néo-noir égyptien tient place pendant le Printemps Arabe qui voit éclater la révolution. C'est l'histoire d'un flic attaché au commissariat de la Place Tahrir, qui tente de résoudre le meurtre d'une chanteuse à la mode. Il s'avère que son commissaire (qui est aussi son oncle), sait déjà qui est le coupable. Les pots-de-vins s'accumulent pour le décourager de poursuivre, mais il a suffisamment poussé son enquête pour obtenir une preuve qu'il ne peut pas dévoiler: des négatifs d'un homme d'affaire et député (une sorte de Martin Bouygues égyptien) avec la chanteuse. Si l'on apprend qu'il possède ces preuves, sa hiérarchie pourrait le faire exécuter. Il va aussi devoir sauver un témoin gênant, une femme de ménage soudanaise... Tout cela se passe sur environ deux semaines, pendant lesquelles la révolution éclate, laissant le pays en proie au désordre.
Soyons clairs: ce film est génial! Ce film est un policier noir, qui reprend tous les codes du genre (l'enquêteur à la moralité douteuse, la femme fatale qui lui fait poursuivre l'enquête, le coupable trop haut placé, la corruption des élites, etc...) et qui a l'originalité de les placer au milieu d'une révolution. Au sein du film, qui déroule toute la corruption ordinaire de la police et des services secrets, les évènements de la place Tahrir deviennent logiques, l'expression d'une population opprimée qui atteint son point de rupture.


Spiderman Homecoming: Pas grand-chose à dire sur ce film ni bon ni mauvais... C'est un Spiderman adolescent, de 14 ans ("Hey, j'en ai quinze! - Tais-toi, c'est l'adulte qui parle!" lui répondra Tony Stark), parfaitement intégré au MCU posé avec Avengers.
L'avantage est la cohérence du méchant: le Vautour n'est jamais désigné par ce nom kitsch, mais son apparition dans l'univers du MCU découle logiquement des évènements dépeints lors du film Avengers: c'est un trafiquant d'artefacts extra-terrestres, receleur de fusils Chitauri et fabriquant d'armes hybrides (notamment un grappin gravitationnel, un fuseur et quelques outils bien pratiques). Pour une fois, ce n'est pas un savant fou frustré: juste un mec qui travaillait dans la récupération, et qui a tout perdu quand Stark Enterprise lui a volé le contrat de nettoyage pour la ville de New York, après la destruction causée Loki. Le choix de casting est excellent, puisque c'est Michael Keaton qui reprend le rôle, lui qui a vu sa carrière décoller grâce aux super-héros, et qui a pu faire un commentaire ironique sur cette expérience dans Birdman d'Iñárritu.
Notre Spiderman est très adolescent, ce qui en fait un teenage movie sur le film d'action: son club de mathlètes, ses devoirs en retard, et le bal de promo.
A voir la tête vide. Le film a l'avantage de s'emboîter élégamment dans le MCU actuel et fait lourdement intervenir Iron Man à plusieurs reprises. Le caméo de Stan Lee réglementaire est toujours aussi inutile.


War for the Planet of the Apes: Le dernier volet de cette trilogie s'avère surprenant, car plus intéressant que prévu. La bande-annonce vend un blockbuster idiot: des personnages gonflés à la testostérone sur fond de bastons et d'explosions. Ce n'est qu'à moitié vrai: il y a un bon développement pour la plupart des personnages, leurs motivations sont expliquées clairement, le méchant ne s'avère pas aussi fou ou caricatural qu'on le pensait, le gentil tourne au vinaigre, et beaucoup de personnages sont dans les nuances de gris (sauf Maurice l'Orang-Outan, qui a toujours été le vieux sage de cette nouvelle trilogie). Le retournement final est à la fois imprévisible et inéluctable: j'aime!
Et ça conclu cette trilogie qui a un peu patiné dans le vide, entre un démarrage moyen et une suite pâteuse, au moins le final est digne de respect.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#725 Message par desba » 07 août 2017, 21:03

Drahe a écrit : War for the Planet of the Apes: Le dernier volet de cette trilogie s'avère surprenant, car plus intéressant que prévu. La bande-annonce vend un blockbuster idiot: des personnages gonflés à la testostérone sur fond de bastons et d'explosions. Ce n'est qu'à moitié vrai: il y a un bon développement pour la plupart des personnages, leurs motivations sont expliquées clairement, le méchant ne s'avère pas aussi fou ou caricatural qu'on le pensait, le gentil tourne au vinaigre, et beaucoup de personnages sont dans les nuances de gris (sauf Maurice l'Orang-Outan, qui a toujours été le vieux sage de cette nouvelle trilogie). Le retournement final est à la fois imprévisible et inéluctable: j'aime!
Et ça conclu cette trilogie qui a un peu patiné dans le vide, entre un démarrage moyen et une suite pâteuse, au moins le final est digne de respect.
Woody Harrelson ma gueule !
Mais qui, qui, qui sont les Snorkys?...?

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#726 Message par Artanis » 07 août 2017, 22:21

desba a écrit :Woody Harrelson ma gueule !
+1

J'ai même pas vu le film en question mais il est terrible cet acteur.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#727 Message par Drahe » 07 août 2017, 23:43

Artanis a écrit :
desba a écrit :Woody Harrelson ma gueule !
+1

J'ai même pas vu le film en question mais il est terrible cet acteur.
Je sais que vous en avez envie... Allez, cliquez!
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#728 Message par Drahe » 10 août 2017, 17:33

Vu ces derniers jours:


Crash test Aglaé: Un excellent film français (car il y en a! Ils existent! Il faut aller les déterrer au fond du box-office au lieu d'aller voir Camping 3 et Les aventures d'Aladdin avec Noob Adams).
Synopsis: Une ouvrière souffrant de TOC, devant vérifier trois fois chaque geste, a enfin trouvé le boulot de ses rêves. Elle est technicienne au service de sécurité, qui s'occupe des crash-test dans une usine automobile. Elle doit tout vérifier trois fois et contrôler les procédures pour tout recommencer à la moindre erreur... Bref, le bonheur!
Mais un matin, elle arrive en retard et apprend au repas qu'elle a raté la réunion du matin, celle qui annonce la délocalisation de l'usine et le licenciement de tous les employés dans un futur proche. Une nouvelle usine est ouverte en Inde, et la direction propose à tous les employés un poste là-bas pour qu'ils épuisent leur premier droit de refus. Mais Aglaé accepte, contre tout attente. Elle va entrainer avec elle deux amies: Catherine, l'ex-femme du délégué syndical (qui la trompait avec la DRH), et Marcelle, une quinquagénaire inébranlable jouée par Yolande Moreau.

Ce film est un excellent road-movie, dans laquelle une jeune française va parcourir la Pologne, la Russie et le Kazakhstan pour rejoindre l'Inde. Le film est à la fois beau, touchant et bien construit. Comme tous les road-movie, il y aura des rencontre et de superbes paysages. Mais la fin est assez inattendue. Bref, j'ai adoré et je vous le recommande. Parce que voir Yolande Moreau draguer une lesbienne quadragénaire en Allemand, ça vaut son pesant de pellicule!


I wish: Film d'horreur de série B et film d'ado assez classique, I wish nous raconte l'histoire d'une jeune de 16 ans dont la mère s'est suicidée, et qui vit avec son père, un recycleur qui n'hésite pas à faire les poubelles du lycée de sa fille à 8h du matin.
Il lui offre une superbe trouvaille: une boîte à souhait chinoise, au mécanisme mystérieux, couverte d'inscriptions. Cela tombe bien: elle est inscrite en cours de Chinois. Mais elle ne comprend que les caractères "7 souhaits". La traduction de ces inscriptions se fait par étapes et devient essentielle à l'intrigue. Elle comprendra trop tard que la boîte tue un être qu'elle aime après chaque souhait réalisé.
Pour faire court: c'est visiblement inspiré de Destination finale, puisqu'on voit les personnages mourir de façon improbable les uns après les autres.
Le personnage manque sérieusement de réflexion. C'est un vrai problème: quand elle comprend que la boîte exauce vraiment les souhaits, elle ne prend jamais trente secondes pour réfléchir aux possibilités, ou au moins à la formulation exacte du souhait (puisqu'elle comprend que la boîte est habitée par un démon, elle devrait essayer de faire en sorte que les voeux ne se retournent pas contre elle). Donc, elle épuise des voeux un peu bêtement, et c'est frustrant...
La fin est inéluctable, donc intéressante, mais pourrait être améliorée en réfléchissant un peu.
Par contre, tous les acteurs sans exception font très bien leur boulot. Ils jouent tous juste et développent correctement leurs personnages... Ce qui en fait une excellente série B et pas du tout un nanar. A voir si vous avez aimé Destination finale.


Dunkerque: Un Nolan extrêmement pompeux, qui essaye de montrer la guerre sous un angle différent et rarement abordé: l'évacuation des soldats (pas juste une mission isolée comme pour le Soldat Ryan, mais l'évacuation de centaines de milliers de soldats).
On peut noter l'originalité de ne pas avoir mis un seul Américain, car le film se passe visiblement en 1940, mais qui n'épargne aucun cliché sur les Anglais (qui boivent du thé quand on les sauve) ou les Français (qui sont des gros lâches incapables de parler Anglais). En creux, le film montre la débâcle face à la Blitzkrieg, ce qui n'est pas innocent dans un film adressé à un public américain, et qui porte en creux le message idéologique suivant: "regardez comme on a eu raison d'aller les sauver, ils seraient tous morts sans nous ces gros tocards."
Je suis resté dans le film grâce aux très belles scènes de pourchasses aériennes. Mais la narration est bordélique: il y a des aller-retours dans le temps qui ne sont pas marqués et qui brouillent la lecture plutôt qu'autre chose. On va suivre la même évacuation sous plusieurs angles: un soldat anglais piégé à Dunkerque qui arrive à s'extraire, un pilote d'avion anglais et un marin civil, qui met volontairement son navire à disposition pour la marine britannique. Mais le film s'attache au sort des personnages avec un découpage qui ne tient pas compte de l'écoulement du temps. On va suivre un personnage, puis revenir en arrière pour voir ce qui est arrivé à un autre simultanément, etc... Le montage n'est pas aussi bon qu'on pourrait l'attendre, du réalisateur d'Inception. Bref, à moins d'être un passionné d'histoire qui aura le plaisir de pinailler sur toutes les erreurs, ça n'a pas beaucoup d'intérêt.


La tour sombre: L'adaptation du roman de Stephen King dans un film compressé, ramené à 1h35 et dont on a retiré beaucoup (beaucoup) d'éléments, notamment sur le développement psychologique des personnages, ramené à son minimum syndical. Sans être un mauvais film, c'est un truc qui fait son boulot sans vous donner rien de plus. Le résultat est froid, un peu fade et pas franchement intéressant. C'est plutôt ciblé préado. Les acteurs sont bons (Idriss Elba toujours aussi classe, mais pas caricatural comme Jamie Foxx le devient, ou comme Will Smith l'a toujours été), mais ne sont pas exceptionnels non plus. Il y a quelques personnages secondaires qui auraient mérité plus de scènes, mais qui sont cantonnés à leur fonction (la délicieuse Abbey Lee, qu'on a déjà vu en concubine dans Mad Max Fury Road par exemple, a un personnage de bras droit du méchant qu'on rencontre sur un total de trois scènes et deux dialogues... C'est du gâchis). Ne payez pas forcément une place pour voir ça, allez plutôt voir Crash-test Aglaé, qui reste le meilleur film du moment avec Yolande Moreau.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#729 Message par Drahe » 28 août 2017, 21:57

La vie de château: Un bon petit film parisien sur le buisness des salons de coiffure affro autour de la station Château d'Eau. Si vous voulez voir une comédie française vraiment drôle, sans l'humour nauséabond des productions qui emploient Christian Clavier, ni les bouffonneries façon Djamel Comedy Club.


Les Proies: Un bon film de Sophia Coppola qui tourne uniquement autour de la tension sexuelle. Vu en compagnie d'un Gus chauffé à blanc par le scénario, ce film nous présente un pensionnat de jeunes filles du Sud, pendant la Guerre de Sécession, qui va accueillir un soldat du Nord blessé. Nous avons donc un pensionnat de jeunes femmes géré par Nicole Kidman et son botox, avec l'aide d'une Kirsten Dunst en costume d'époque, qui doit gérer les émois d'une Elle Fanning sauvage en présence d'un Colin Farrell en détresse. Les plans sont pris dans une lumière extraordinairement belle, avec un très beau travail de la pellicule et du format, et de nombreuses métaphores sexuelles parsèment l'image (j'ai particulièrement apprécié l'ouverture de la scène de repas et son: "Pas autant de crème, les filles!")




Sur un tout autre sujet: aujourd'hui est sorti le dernier épisode de Game of Thrones, saison 7. Pour ceux qui ont suivi semaine après semaine, c'est un soulagement. Pour les baltringues qui ont attendu que toute la saison soit sortie avant de la regarder: c'est le signal de départ! Pour vous chauffer, un petit trailer non officiel, garanti sans spoiler.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#730 Message par desba » 31 août 2017, 11:32

Drahe a écrit :Sur un tout autre sujet: aujourd'hui est sorti le dernier épisode de Game of Thrones, saison 7. Pour ceux qui ont suivi semaine après semaine, c'est un soulagement. Pour les baltringues qui ont attendu que toute la saison soit sortie avant de la regarder: c'est le signal de départ! Pour vous chauffer, un petit trailer non officiel, garanti sans spoiler.
A propos de GoT il y a cette chaine qui est pas mal et qui fait des vidéos intéressantes:
https://www.youtube.com/playlist?list=P ... xVsTzOyoWH
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#731 Message par Mike » 31 août 2017, 21:25

Valerian: Film plutôt cool dans l'ensemble mais qui arrive à faire l'exploit d'alterner des scènes avec des idées de réal vraiment chouettes (toute la première scène du Big Market notamment) et des erreurs de scénars plus ou moins honteuses. La trame scénaristique est plutôt cool et l'ambiance est vraiment fidèle aux BD. On m'avait vendu une purge donc je m'attendais à rien, et au final j'ai vraiment été agréablement surpris. J'en conclus donc qu'en France on aime juste quand Luc Besson sort un film pour pouvoir le basher sans avoir aucunes idées de quoi on parle. Points négatifs cependant: Autant la relation entre Valerian et Laureline est importante dans les bouquins, et je comprend qu'en 2h de films on puisse grossir le trait dans la scène d'exposition des personnages, autant quand TOUT les dialogues entre les deux persos tournent à la mièvrerie ça devient vraiment usant à la fin du film. Ceci dit, dans l'ensemble j'ai vraiment passé un bon moment !

PS: Cara Delavingne... mama mia...

La Tour Sombre:
C'est baser sur Stephen King et y'avait Idris Elba, j'avais bon espoir. Mais en fait c'était vraiment pas ouf. Tout va à 2000 à l'heure, on s'attache pas aux persos, on découvre que le héros il a des pouvoirs et la scène d'après il les maitrise parfaitement. Bref, j'ai juste eu l'impression de voir une version pseudo mature de L'Histoire Sans Fin, mais en nul. Du coup, aller matter L'Histoire Sans Fin et imaginer que Falcor c'est Idris Elba.
"Diplomatie 15%"

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#732 Message par Drahe » 21 sept. 2017, 10:00

Vus ces deux dernières semaines:

120 battements par minute: Vu en compagnie d'un Gus hétéro-curieux, un film militant, sur l'association militante Act Up dans les années 90. On voit leur combat, leurs débats sur les moyens, les informations et les problèmes de la lutte contre le SIDA et la reconnaissance de minorités ignorées par le pouvoir. Le film nous montre des sidéens de tous les profils: homosexuels, transexuels, un jeune hémophile contaminé par une poche de sang douteuse (ça rappellera des souvenirs à un certain Laurent), ou des hétéros. Le film a quelque chose d'assez unique qu'on voit très rarement au cinéma: le soucis de montrer les différentes perspectives d'un problème. Une scène peut être montrée sous plusieurs angles, et montée avec la scène de débat qui s'ensuit (c'est l'ouverture du film). La mort est présente, emportant plusieurs personnages dont le taux de lymphocites T4 chute drastiquement après leur contamination. Sans simplifier, sans excuser, ce film présente une réalité de l'épidémie du VIH et de sa réception en France, le silence du mandat Mitterrand, la violence nécessaire et les conflits internes des associations, ainsi que le double-discours insupportable du lobby pharmaceutique.
Probablement un des meilleurs films de l'année, à voir le coeur bien accroché.


Barry Seal : Tom Cruise et son botox jouent un contrebandier américain, pilote à risque dans les années 70 et 80, qui va commencer à prendre des photos de reconnaissance pour la CIA, puis devenir agent double au profit du cartel co-dirigé par Pablo Escobar.
Loin de la comédie débile vendue par la bande-annonce, le film reste accroché aux faits avec une réalisation qui s'autorise pas mal de fantaisies dans le montage et la palette de couleurs. C'est intelligent, pertinent et c'est sans doute le meilleur rôle de Tom Cruise depuis son entrée dans l'église de scientologie. Pour une fois, il n'est pas dans un simple film à cascades et explosions... Il est aussi acteur! Très loin des Jack Reacher et autres personnages lisses et stupides, il dépeint un type qui s'enthousiasme trop rapidement et se fait rattraper par la réalité.


Mary(titre original: Gifted) : Un bon film sur l'intelligence et le rapport au savoir. Une petite génie des mathématiques est élevée seule par son oncle, un Chris Evans aux biceps moulés (ce personnage est inutilement sexualisé pour une raison qui m'échappe, le film aurait été mieux justifié avec un acteur plus ambivalent, qui aurait mis une pointe de malaise dans son rôle). Il veut défendre une éducation simple pour sa nièce, refusant qu'on la qualifie de surdouée, il insiste pour qu'elle développe des compétences sociales et une vie normale dans une école normale. On comprendra ensuite qu'il a de très bonnes raisons d'insister sur ce point. De l'autre côté, la grand-mère de cette enfant veut l'élever dans un milieu bourgeois et lui payer les meilleurs tuteurs possibles pour développer son don. Elle rêve de faire de sa petite-fille la prochaine mathématicienne de génie qui résoudra l'un des grands problèmes de cette science. La combat pour l'éducation de cette petite fille va s'envenimer jusqu'au procès.
Porteur d'un réel propos philosophique, ce film a malgré tout un soucis de scénario avec un dénouement utilisant des éléments cachés jusqu'au bout. Toute l'émotion déployée dans l'intrigue peut faire oublier cette petite ficelle gênante. Mais le casting et l'esthétique ont été compromis pour en faire un film grand public, destiné surtout à séduire son public féminin. Au cas où les femmes ne s'intéresseraient pas à des problématiques comme l'éducation, elles pourront se rabattre sur les biceps huilés à la graisse de moteur d'un Chris Evans viril (qui a plus l'air de poser dans une pub de parfum pour homme que de jouer dans un drame).


Le Redoutable: Un film sur Jean-Luc Godard, au moment où il amorce son virage maoïste dans les années 60. Son mariage avec la petite-fille de François Mauriac (jouée par une actrice sublime, mise à poil très gratuitement pendant tout le film!) et ses déboires professionnels avec la difficulté qu'il a de repenser son cinéma.
On croit, dans les quinze premières minutes, à un film complaisant et surjoué. Il sera toujours surjoué, mais ça vaut le coup de passer ce quart-d'heure pour découvrir un biopic qui montre tout ce qu'il y a d'odieux dans son personnage. Godard n'est pas épargné (et ne doit pas forcément apprécier, puisqu'on le montre comme un colossal connard qui insulte ses amis, néglige sa femme et s'enferme dans une rhétorique intenable).
Le film a le mérite de dépasser le simple biopic et de pousser son sujet jusque dans sa contradiction: oui, le cinéma est politique. Mais faire du cinéma de façon politique, ou faire du tournage un objet politique, ce sont deux choses différentes et contradictoires. Le cinéma, dont il est ici plus question que Godard, est bien vu comme étant à la fois un discours, un art, un langage, une industrie et un divertissement. Et l'échec de Godard est peut-être d'avoir pris au pied de la lettre l'aspect politique du cinéma. Le film s'ouvre par le tournage d'un film raté de Godard: la Chinoise, qui comporte des monologues sur la révolution maoïste au lieu de la montrer ou de la mettre en scène. Mais il montre aussi un autre écueil: essayer de faire un film avec une équipe de tournage en autogestion, qui se réunit le matin pour décider de ce qu'on va tourner l'après-midi (et qui amène Godard à débattre sans fin pour expliquer l'intérêt d'un traveling, avant de renoncer).
A réserver, donc, aux cinéphiles, car ce genre de film-miroir s'autorise des effets de style gratuits, des mises en abyme douteuses et des discours surjoués (heureusement, quand les personnages s'engueulent ils jouent justes... A se demander si c'est exprès). Restons sur le positifs: de merveilleux travelings sur les fesses nues de Stacy Martin viennent embellir ce film!


American assassin: Une merde de plus dans le paysage des films inintéressants, qui prétendent tenir un discours sur le terrorisme, alors que le scénar est juste un prétexte bidon à montrer du sang et des morts gratuites (le nombre de morts inutiles dans ce film est assez hallucinant). Seule et unique originalité du métrage: vous n'aurez pas droit au cliché de la bombe qu'on désamorce à la dernière seconde, cette fois la bombe pète et ça fait du bien. Même si l'explosion numérique a l'air d'avoir englouti une portion considérable du budget (notamment le budget relecture par un script, qui aurait permis de se rendre compte que le scénario n'avait pas de sens). Bref, vraiment, n'allez pas voir ça, c'est une merde qui ne vous laissera aucun souvenir marquant. A la limite, regardez la scène de fin, c'est tout. Michael Keaton en fait des caisses pour montrer qu'il est encore capable de jouer des rôles mainstream (ou d'encaisser sa paye sur n'importe quoi depuis qu'il a reçu un oscar pour Birdman). Taylor Kitsch, de son côté est parfaitement ridicule et confirme sa malédiction de jouer dans des merdes ou des films moyens qui se pannent la gueule au box-office. Pourtant, il fait de son mieux, mais il tombe systématiquement sur des scénars pourris.


It (le fameux remake du Ca de Stephen King): Une belle adaptation, à nouveaux, qui met plus de personnages (certains mal introduits, puisqu'on a du mal à identifier les peurs ou les situations familiales de certains). Au moins aussi traumatisant que le téléfilm des années 1980, le retour de Grippe-sou le clown va pouvoir, cette génération encore, donner des cauchemars à la profession du cirque! La World Clown Association a déjà manifesté son mécontentement, fournissant ainsi une pub gratuite témoignant que ce film est vraiment effrayant. Stephen King peut les remercier!
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Tony bernouilli
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#733 Message par Tony bernouilli » 21 sept. 2017, 10:22

Drahe a écrit :
It (le fameux remake du Ca de Stephen King): Une belle adaptation, à nouveaux, qui met plus de personnages (certains mal introduits, puisqu'on a du mal à identifier les peurs ou les situations familiales de certains). Au moins aussi traumatisant que le téléfilm des années 1980, le retour de Grippe-sou le clown va pouvoir, cette génération encore, donner des cauchemars à la profession du cirque! La World Clown Association a déjà manifesté son mécontentement, fournissant ainsi une pub gratuite témoignant que ce film est vraiment effrayant. Stephen King peut les remercier!
Mais du coup il y a pas l'histoire quand ils sont adultes ?
Et grande question: la gamine finit-elle en gang bang comme dans le livre ?

PS: le téléfilm est de 1990
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#734 Message par Drahe » 22 sept. 2017, 20:10

Tony bernouilli a écrit :
Mais du coup il y a pas l'histoire quand ils sont adultes ?
Et grande question: la gamine finit-elle en gang bang comme dans le livre ?

PS: le téléfilm est de 1990
Non, il n'y a pas la suite quand ils sont adultes, car ce film se termine par "Ca, partie 1". Ils préparent donc la seconde partie en cas de succès.
La gamine ne subit pas de gang-bang, par contre on suggère fortement qu'elle s'est fait abuser par son père, et il y a une scène de maillot de bain dans laquelle la bande se baigne dans le petit lac du coin... Quand les garçons la voient sécher au soleil en sous-vêtements de coton, leurs petits yeux pétillent d'un innocent désir de bukkake!
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#735 Message par Drahe » 27 sept. 2017, 13:26

L'un dans l'autre: Une comédie sympathique (mais pas plus) qui a le mérite de faire des plans nichons avec Louise Bourguoin. Dans un remake façon vaudeville de Freaky Friday, deux amants (chacun en couple de son côté) vont échanger leur corps sans le vouloir. Du coup, c'est parti pour les situations burlesques, les quiproquo et tout ce que vous avez déjà vu ailleurs. Ce film n'aura pas le César de l'originalité, mais au moins il n'est pas complètement nul et les acteurs livrent une bonne performance (surtout Pef, avec son personnage de mari efféminé). La touche française à ce Freaky Friday, c'est la relation décomplexée au sexe et à l'amour: ici c'est un couple d'infidèles qui apprend à gérer son amour qui n'est pas condamné... Une situation tabou et intenable dans l'industrie hollywoodienne, mais possible quand on tourne sur Paris. Le film essaie de toucher des thématiques féministes en dénonçant le sexisme de la société... Et c'est raté. Car si les personnages se rendent compte des différences de regard sur leur personnalité (lui se retrouve déprécié dans le corps d'une femme, elle se rend compte qu'elle a plus d'autorité dès qu'elle hausse la voix), ils ne s'indignent pas vraiment mais acceptent leur nouveau rôle social, comme si c'était la juste place. Seule exception: le moment où la femme, dans le corps d'un patron d'usine, apprend à un employé qu'il faut arrêter de dire "bonne femme", et qu'il pourrait raser sa moustache de merde pour plaire à son épouse au lieu de se plaindre qu'elle lui casse les couilles. Bien essayé, film... Bien essayé!


Gauguin: Au moins, ce n'est pas un biopic chiant et oubliable. Ce n'est pas le plus dramatique, mais il n'est pas ficelé bêtement comme les biopics hollywoodiens qu'on oublie totalement une semaine après leur sortie (oui, Hitchcock, on parle de toi). On retrace ici le premier voyage de Gauguin à Tahiti, lorsqu'il rencontre sa femme (ou maîtresse, question de point de vue) Tehu'ra, qui va lui redonner l'inspiration et l'envie de peindre. Il va en revanche s'enfoncer dans les problèmes financiers pour elle et se retrouver dans une situation rapidement intenable.
Sans concession au dramatique, sans véritable arrangement pour coller aux exigences d'un scénario, le film reste très fidèle au parcours de vie probable de Gauguin, retrace la genèse d'un certain nombre de toiles célèbre en s'appuyant sur ses journaux autant que possible. Il en ressort un film inhabituel, car sans narration dramatique, mais très beau, méditatif et photographique. En quelque sorte, l'histoire semble sacrifiée à l'esthétique (semble seulement, car la dramaturgie est bien présente et efficace, c'est juste que le scénario ne vous la hurle pas au visage). A voir pour le plaisir des images, donc.


Mother!: Ce film fait couler plus d'encre qu'il ne le mérite, car il fait un parfait objet d'analyse: il fonctionne comme une allégorie, mais de quoi? De plein de trucs en même temps, car les niveaux de lecture s'empilent en mile-feuille et c'est à vous de choisir quelle angle d'approche vous parle le plus.
La lecture que j'en ai faite est féministe: la caméra suit constamment le personnage de Jennifer Lawrence et la montre bouleversée, volée, désorientée par les évènements en permanence alors qu'elle subit beaucoup d'épreuves qui semblent être le lot quotidien d'une femme (faire la leçon à des enfants qui n'écoutent pas, se faire draguer par un gros lourd malsain, être ignorée par un compagnon égocentrique et fournir un travail domestique indispensable que personne ne reconnait).
Mais je suis passé à côté d'une lecture pourtant évidente: l'interprétation biblique du scénario, qui crève les yeux. Il y a également une lecture psychologique, qui explique assez bien l'atmosphère angoissante du film, et je suis certain qu'on peut défendre une interprétation écologiste si on va la chercher ("Mother" serait aussi Mère Nature, bon... Pourquoi pas?)
Le film vous révèle sa structure dès la scène d'intro, donc je vais utiliser les bannières [spoil] de façon préventive minimale: dès que vous aurez vu la première minute du film, ce ne sera plus un spoil.
[spoil] Javier Bardem au regard fou (ce mec peut devenir le prochain Willem Dafoe s'il ne fait pas attention), pose une pierre sur un socle dans une maison entièrement brûlée et détruite. Au moment où la pierre prend place, la maison se répare d'elle-même, les débris s'évacuent, les poutres se régénèrent et les murs se recouvrent de plâtre frais. On comprend donc qu'un évènement dramatique vient d'être réparé par magie, et que cette première scène sera aussi la dernière, elle implique un cycle.
Jennifer Lawrence se réveille et constate l'absence de son Javier Berdem adoré, qu'elle cherche partout. C'est "le poète", un écrivain en panne qui n'arrive plus à produire. Un vieil homme sonne à la porte: c'est le début d'une invasion, d'un processus où Jennifer Lawrence va voir sa maison lui être dérobée par une multitude de gens. Le récit n'est pas réaliste, emprunte à la fois au film d'horreur et au fantastique pour désorienter le spectateur et l'entraîner dans ce récit allégorique où tout est symbole, mais où chaque signifiant renvoie à de nombreux signifiés... A vous de faire le tri. [/spoil]

Et puisque le film ne fait pas le tri des interprétations, s'appuyant sur la force évocatrice de ses personnages, je ne vais pas faire le tri non plus! Je vais vous lister les interprétations, façon catalogue printemps-automne de la Redoute, sans les hiérarchiser, donc ce sera un peu chiant et prétentieux... Exactement comme le film lui-même.

La lecture psychologique: C'est le niveau émotionnel et immédiat, dans lequel Jennifer Lawrence voit tout son travail détruit, sa maison profanée par la présence d'étrangers, son homme accaparé par un public qu'elle déteste... On comprend symboliquement que c'est une invasion, presque un viol, en tout cas un traumatisme que nous allons suivre tout le temps et en gros plan, avec une caméra attachée à l'actrice pour la suivre dans tous ses mouvements dans des situations affreuses qu'elle ne comprendra pas. Cette lecture se nourrit de symboles forts, comme le sang, la plaie qui saigne dans le plancher, ou le domaine caché de la cave... Relisez Freud et plaquez tout ce que vous voudrez: ça marche.

La lecture féministe: Puisqu'on suit une femme, et qu'on la voit se faire manquer de respect par tous les personnages du film, surtout les hommes, on peut défendre que l'angoisse et le malaise du film proviennent du sexisme des personnages secondaires. Ce qui fait de Mother un film d'horreur féministe, qui vous fait ressentir le malaise d'être dans la peau d'une femme. L'un des éléments qui s'explique surtout par cette lecture, c'est l'usage d'un médicament que Lawrence utilise pour se sentir mieux quand elle est malade, mais qu'elle abandonne une fois enceinte: à voir comme les anti-dépresseurs, les anti-douleurs ou les contraceptifs que la société perfuse dans l'organisme des femmes. C'est une démarche intéressante et originale, sans en faire un film militant.

La lecture biblique: Elle crève l'écran, multiplie les symboles et se comprend parfaitement bien à travers tous les personnages: Javier Bardem est le Créateur de l'Ancien testament, à la fois tout-puissant et un peu couillon, qui a besoin de la vie elle-même, symbolisé par Jennifer Lawrence, pour créer une histoire, une narration. Jennifer Lawrence ne comprend pas les histoires, elle se contente de ressentir la vie et l'amour: lui se sert de tout ce qui arrive, y compris la violence et la destruction, pour créer une histoire à donner au monde, à Révéler. Les deux emmerdeurs qui arrivent dans leur maison parfaite au milieu d'une prairie idéale sont Adam et Eve, la pierre sur son socle, que Javier Bardem ne veut pas qu'on touche, est le fruit défendu, les deux fils qui se détestent et se disputent sont Caïn et Abel, puis tout conduit à la naissance d'un fils, donné par le Créateur à ses admirateurs, qui le tueront... Une sorte de Jésus-express. Les indices sont nombreux et cette lecture marche trop bien, à toutes les étapes du récit, pour ne pas avoir été envisagée par l'auteur comme la source principale d'interprétation. Pourtant, j'étais passé à côté dans la salle... Le judéo-crétinisme est trop loin de ma culture, peut-être...

Le lecture vitaliste ou naïvement écologiste: Jennifer Lawrence représente Mère Nature, qui bâtit tout l'environnement où se déroule l'action, mais que les personnages violentent en permanence. son environnement saigne, la maison elle-même se révèle être un organisme que Jennifer Lawrence peut ressentir. Et lorsque l'humanité s'emballe et se détruit, Jennifer Lawrence menace de tout faire péter (une Apocalypse si vous préférez l'interprétation biblique, ou une catastrophe naturelle accélérée par le réchauffement global si vous restez sur la piste vitaliste: Mère-Nature vous rejette).

La lecture psychologisante: dite aussi "lecture Closer", elle permet de ne pas comprendre le film, mais d'avoir l'impression d'être plus malin que tout le monde en y voyant une émanation de la situation personnelle du réalisateur. Parlons donc de la vie privée de Darren Aronovsfy, qui sort d'un divorce tumultueux d'avec son ex-femme Rachel Weisz en 2010. La figure du créateur dans le film, son rapport au public et l'attitude égoïste de sa femme peut donc être comprise comme un couple qui ne marche pas, le créateur voulant partager son oeuvre tandis que son épouse veut garder le créateur pour elle seule, sans s'ouvrir au monde. Et pour que le message à Rachel Weisz, accusée d'être responsable de leur séparation par égoïsme, soit moins subtil, Aronofsky fait tourner sa nouvelle compagne en petite tenue: la sex-symbol Jennifer Lawrence dans le rôle féminin. Une façon d'accuser son ex-femme tout en montrant qu'on l'a déjà remplacée par une nymphe sublime et plus jeune de vingt ans. Voilà, je ne rentre pas dans ces considérations putassières de tabloïds d'habitude, c'était juste pour l'exemple.

ULTRA-BONUS COMBO: La lecture hindouiste, à laquelle vous n'avez pas pensé, à laquelle le réalisateur n'a probablement pas pensé, mais qui marche quand même! Dans la religion hindoue, il existe des dieux qui fournissent une trinité conceptuelle particulièrement efficace pour fonctionner comme une allégorie.
Javier Bardem est Brahma le Créateur, celui qui produit une oeuvre, tandis que Jennifer Lawrence est Vishnu le Protecteur, qui essaye tant bien que mal d'empêcher la destruction d'entrer dans la maison, mais empêche aussi, du même coup, l'acte de création d'avoir lieu. L'équilibre est apporté par le couple qui commence à détruire l'harmonie de la maison: le médecin et sa femme, puis leurs enfants, qui fonctionnent comme Shiva la Destructrice, apportant la guerre et la mort, ce qui permet à Brahma de relancer le processus de création pour combler le vide, tandis que Vishnu est en recherche de stabilité et refuse d'abandonner ce qui a été créé.
C'est une interprétation plaquée, à laquelle le scénariste n'a sans doute pas pensé, mais qui marche... Pas parfaitement, mais aussi bien que la piste vitaliste par exemple... et fournit donc la preuve que toutes les grilles de lecture cohérentes marchent correctement sur le film... Ce qui en dit plus long sur la précision ou la pertinence de son contenu que sur la finesse de mon interprétation.

Vous l'aurez compris, et je suis désolé pour la longueur de mon commentaire, mais ce film a fait le choix d'être une allégorie sans sujet, une métaphore sans propos, une image... Et c'est bien le problème: vous pouvez plaquer toutes les interprétations du monde. Chaque critique se croira intelligent d'apporter son interprétation, et ce film se retrouvera l'objet de discours croisés et contradictoires, parce qu'il enveloppe lui-même des discours croisés et contradictoires... Mais dans quel but? Aller, une dernière interprétation: et si cette profusion de symboles, sans choix clair de la signification, était une manière de faire parler les spectateurs aussi longtemps que possible, pour promouvoir le film et allonger sa durée de vie? Dans une société du spectacle où le discours sur l'art prend plus de temps et de place que l'art lui-même, proposer une oeuvre qui produit du discours semble une bonne stratégie commerciale.



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Et pour la fin, vu en avant-première en présence du réalisateur, des producteurs, d'une partie de l'équipe (dont les deux acteurs principaux), et d'un Gus arnacho-syndicaliste, le seul, le grand, l'unique...

Le jeune Karl Marx! C'est l'audace de proposer un film sur l'efficacité et la pertinence du discours de ce philosophe. Un film qui défend l'idée de "lutte des classes", qui montre Marx militant, mais aussi très bon philosophe... C'est admirable pour toute personne indignée par l'asservissement des populations au profit de quelques industriels, mais c'est aussi un film admirable. Car il prend le chemin de toutes les difficultés que peut rencontre un film (toutes? Oui, toutes!) Tourner avec des chevaux, des enfants, aborder un thème rendu tabou ("lutte des classes") par les idéologies néo-libérales (ce film est le premier film occidental sur Marx...) faire un biopic sans être chiant ou didactique, mais aussi adapter en film la vie d'un penseur, donc retranscrire des idées et des concepts...
On ne pouvait pas rêver projet plus complexe. Et c'est relevé avec pas mal d'habileté. Il y a encore des soucis (un film un peu trop bavard, qui gagnerait à économiser certains dialogues et à enlever les paragraphes d'intro pour les remplacer par un dialogue).
Le personnage lui-même est romancé, montré dans on mordant, à la fois sa précision conceptuelle et son amour de l'ironie, mais aussi son intelligence stratégique, démontrée parallèlement par sa supériorité sur Engels au jeu d'échec et sa prise de pouvoir au sein de la Ligue des Justes pour la transformer en Ligue Communiste. C'est donc un film laudatif, mais malin, qui présente des arguments à travers des situations comiques et des personnages marquants. Même si le comique de situation est toujours utilisé pour adoucir le propos de façon un peu trop répétée. Ce film va faire du bruit, ce film est ouvertement politique et il va résonner clairement dans notre automne grisâtre.
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Drahe
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#736 Message par Drahe » 18 oct. 2017, 01:29

3 semaines que je n'ai pas posté, j'ai donc eu le temps de voir quelques films...

Une suite qui dérange: Le dernier film d'Al Gore qui envoie une grande vague émotionnelle dans la gueule du spectateur. Plus de violons que de raison ici, on n'en sort pas avec de grands arguments ni de véritables explications sur les preuves scientifiques du réchauffement climatique et de son lien à l'activité humaine, et c'est très dommage car de telles preuves existent et mériteraient d'être présentées. Trop pensé pour le public américain, le film ne s'est pas bien vendu.

Les grands esprits: Un très bon film, qui évite la démago ou le syndrome de l'enseignant génial qui va sauver ses élèves. Juste un enseignant qui tente de mener sa barque en s'adaptant à ses élèves et ses collègues. Il y a des scènes qui sentent le vécu et j'ai eu l'impression de faire des heures sup' pendant la séance. A voir, c'est un très beau film sur le décalage social, le travail ou la transmission du savoir.

Seven sisters: Un bon film de SF, mais sans plus. Je suis dérangé par: 1) le syndrome de l'acteur multi-rôle, toujours étrange et fait pour glorifier l'égo d'un comédien sans grande utilité. 2) le message étrange sur l'environnement. Je pense que le film est en train de prévenir contre les dérives possibles d'un régime écologiste. Mais la figure de tyran du film cite Al Gore, et on voit des images tirées d'Une suite qui dérange, avec un enregistrement de la voix d'Al Gore dans l'intro, donc ce questionnement n'est pas un hasard ou une sur-analyse. e positionnement n'est pas clair, et on pourrait dire que c'est un film anti-écolo, ce qui serait très douteux... En tout cas, pendant tout le film j'étais du côté des méchants qui imposent une politique d'enfant unique pour limiter la population et sauver l'espèce humaine (dit comme ça, on ne comprend pas pourquoi ils sont méchants...)

Un beau soleil intérieur: Une merde infâme avec Juliette Binoche... Une véritable escroquerie dans laquelle le personnage va d'amourette en flirt sans satisfaction, sans savoir ce qu'elle veut et sans réelle conclusion. Même l'apparition de Depardieu est une arnaque: il joue un escroc qui prédit le futur amoureux de Juliette Binoche avec un pendule... Son monologue idiot et vague, charabia de voyant, sert à meubler le générique de fin.... Les gens sont restés dans la salle jusqu'au bout parce que Depardieu fait un monologue à la con pendant le générique... Je me suis barré pendant cette scène honteuse.

Blade Runner 2049: Un putain de chef-d'oeuvre. Meilleur que celui de 1982 par certains aspects, l'esthétique est incroyablement travaillée, la musique met des claques, les décors sont époustouflants... Pour le moment, c'est un peu le film de l'année. Vu deux fois, dont une avec un Gus extatique!

Téhéran tabou: Un film trash sur la vie en Iran, réalisé en animation par contrainte pure, selon le réalisateur un tel film était impossible à tourner en Iran à cause de la censure... Et on comprend pourquoi. Le film peint une société iranienne sclérosée et invivable dans laquelle la religion est un prétexte au sexisme et à la tyrannie. Tous les personnages lucides qui ont les moyens financiers de le faire se barrent ailleurs, pourquoi pas en Europe? Si ce n'est pas mieux, au moins on ne risque pas de les pendre pour un coup d'un soir... Ou pour un soupçon.

Faute d'amour: Vu avec un Gus dépressif, ce film russe se concentre sur l'inhumain dans le quotidien, en détaillant le parcours d'un couple en dérive qui néglige son enfant. Sauf que le gamin fugue pendant que ses parents sont chacun chez leur amant. Le film raconte l'action des parents pour le retrouver, sans l'aide de la police (qui n'en a rien à foutre) mais avec une association de parents. Très dur, insoutenable même, il confirme la réputation de tristesse des artistes russes.

Confident royal: passé relativement inaperçu, ce gentil biopic raconte la fin de vie de la Reine Victoria, quand elle s'entiche d'un serviteur indien arrivé au palais pour une cérémonie. L'histoire s'appuie sur des découvertes historiques récentes et réhabilite la place des musulmans d'Inde dans l'Empire Britannique. Un beau message anti-raciste, probablement trop provocateur pour le public français...

Taxi Sofia: Un film pour dépressif qui va suivre plusieurs courses de taxi en Bulgarie. L'action se déroule sur une journée et la narration très bien menée. Le propos social est violent puisqu'il décrit un pays ravagé, sans Etat réel, dévoré par les mafias et le trafic, dont tous les habitants aisés se barrent pendant que les autres sombrent dans la misère ou se suicident. A ne pas voir si vous êtes sensible.

Numéro Une: Un film moyen, qui fera un bon téléfilm dans quelques années. L'histoire d'une femme d'affaire qui se voit offrir, par un réseau féministe, l'opportunité de diriger une entreprise fictive "Anthea" (un groupe qui fait principalement dans le traitement des eaux mais qui a aussi des activités de transport... et qui semble clairement renvoyer à Veolia). Le film est bon, les acteurs sincères, mais les dialogues souvent artificiels.

Detroit: Attention, la bande-annonce vend un thriller plein d'action... Le monteur de la bande-annonce est tellement créatif qu'il est devenu mensonger, Detroit est en réalité une reconstitution historique de certains évènements durant les émeutes raciales qui ont secoué la ville en 1967 (sur la fin de la ségrégation). Le film ne manque ni de tension, ni de rythme, mais n'y allez pans si vous pensez voir un film d'action. Un tiers du film donne le contexte historique et social, le tiers suivant raconte les évènements du motel, où des flics ont terrorisé des suspects innocents, puis la fin se concentre sur le procès des policiers.

The battle of the sexes: Ce film sortira le 22 novembre seulement, j'ai eu la chance d'assister à une avant-première ce soir en présence des réalisateurs. C'est un biopic sur Billie Jean, une tenniswoman oubliée qui était aussi une féministe, puis une activiste des droits des homosexuels (bien avant que cette lutte prenne le nom de mouvement LGBT). On y voit la sportive (campée par Emma Stone) boycotter un tournoi officiel parce que les femmes sont moins payées (alors que les matchs féminins ont autant de spectateurs), puis monter son propre tournoi dans son coin. Parallèlement, elle fait une rencontre amoureuse et apprend à découvrir son désir pour une autre femme... Alors qu'elle est mariée à un homme qui la soutient dans sa carrière. A la question: "comment filmer un sport aussi soporifique que le tennis sans perdre le spectateur?" les réalisateurs ont apporté une réponse originale, mais efficace: en le filmant le moins possible! On voit très peu d'échanges de balle pendant le film, et uniquement sur les matchs importants, notamment la fameuse "bataille des sexes" où elle affronte un homme, Barry Riggs (joué avec délectation par Steve Carel, qui prend son pied), ancien champion des années 40. On ne voit que les quelques passes nécessaires à la tension du match, le reste du film se concentrant sur la lutte féministe et politique, mais aussi son histoire d'amour. Le film est très bon, très bien réalisé et mérite de recevoir un excellent accueil. J'ai peur que sa forme de biopic, sur une athlète oubliée, ne décourage les gens, car sa portée politique et sa réflexion sur le sexisme sont vraiment intéressantes.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#737 Message par jasmin » 18 oct. 2017, 11:27

Drahe a écrit :
Bladerunner 2049: Un putain de chef-d'oeuvre. Meilleur que celui de 1982 par certains aspects, l'esthétique est incroyablement travaillée, la musique met des claques, les décors sont époustouflants... Pour le moment, c'est un peu le film de l'année. Vu deux fois, dont une avec un Globule extatique!
Impatient de pouvoir regarder cette suite. Blade Runner est un de mes films préférés.
"Qu’est-ce que c’est que ce style de bouffer des petits machins tout secs et trois gallons de flotte par jour ? Si la jeunesse se met à croire à ces conneries, on se dirige tout droit vers une génération de dépressifs ! Le gras, c’est la vie."

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Sambre
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#738 Message par Sambre » 18 oct. 2017, 19:04

Je pense être un ovni parce que je l'ai trouvé raté personnellement XD
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#739 Message par Drahe » 19 oct. 2017, 14:14

Sambre a écrit :Je pense être un ovni parce que je l'ai trouvé raté personnellement XD
Tout dépend: qu'est-ce qui t'a déplu dans ce film? Certains critiques n'ont pas aimé non plus, pourtant le film va justement dans une direction inattendue pour ce budget et un travail esthétique extraordinaire. J'ai surtout entendu des critiques un peu stupides du genre "c'est lent, il se passe rien", ce qui me parait complètement faux vu le bon rythme du film et la relative complexité de l'intrigue. Peut-être que ces spectateurs attendaient un blockbuster S.F. d'action oubliable et insignifiant (Edge of Tomorrow, Oblivion, Elysium, [insérez ici un film de SF aléatoire avec Tom Cruise], etc...)
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#740 Message par HeraH » 19 oct. 2017, 15:24

J'ai un avis mitigé pour le nouveau blade runner, effectivement le film est beau, bien réalisé, la musique est bien dans la continuité du premier, meme si par moment j'ai eu l'impression que mes oreilles allaient exploser, saturation des basses. Un problème de sonorisation la,salle ? Peut-être?
Le rythme m'a effectivement semblé un peu lent, je trouve que Le réalisateur a un peu trop allongé la durée du film. L'histoire est bien construite.
Bref, J'ai bien aimé le film MAIS il manque un truc, un j'en ne sais quoi pour que le film soit un très bon film.

Et sans rien spoil il y a clairement une ouverture pour une suite.

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#741 Message par Franck » 19 oct. 2017, 19:18

Je n'ai pas vu l'équipe de No Ciné descendre un film autant qu'ils l'ont fait avec Blade Runner 2049 depuis ... Star Wars VII :shock:.
Faut dire que ce sont de grands allergiques à tout ce que fait Denis Villeneuve. Ils attendent donc en toute logique la prochaine adaptation de Dune avec moults shotguns et tronçonneuses.

Pour l'explosion des oreilles, ce n'est pas la salle, c'est la bande son qui est sur-blindée d’infra-basses.
Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#742 Message par globule » 20 oct. 2017, 00:19

Moi j'ai vraiment aimé le film, de bonnes idées visuelles et cinématographiques, j'adore les films lents donc le rythme m'a pas dérangé, de bons questionnements de fond, une impression générale de grandiose et d'ambiance. La critique US a vraiment ensensé le film ( + de 90 % sur Rotten tomatoes) en France la ça reste positif mais moins. Un film finalement plus clair que le premier ( sans dire qu'il est mieux, l'interprétation en faisait une grande partie du charme) Blade Runner avait d'ailleurs été mal vu à sa sortie pour cette raison.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#743 Message par Djez » 20 oct. 2017, 10:49

Aucun rapport, j'ai pour ma part enfin vu la saison 7 de THE WALKING DEAD... Et je ne sais pas trop quoi en penser. Honnêtement, j'ai dévoré la saison et adoré certains éléments (la performance de Negan et de Dwight notamment), mais vraiment y a plein de trucs qui m'ont chiffonné, notamment des retournements de situation gratuits et des réactions de personnage pour le moins "décevantes"... En plus de ça, la série prends de plus en plus une tournure "bédé" (clan de survivants improbables, éléments à la limite du fantastique...) qui ne me dérange pas en soit, mais qui détonne un peu avec le reste de la série. En conclusion : :|
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#744 Message par Drahe » 21 oct. 2017, 22:43

Kingsman 2, le Cercle d'Or: D'une débilité profonde et assumée, comme le premier opus, cette suite se concentre sur le fun, les blagues crasseuses et les scènes d'action. Le thème de la drogue et de sa légalisation semble abordé... Semble? Oui, car je pense que c'est plus une position putassière pour ramener du spectateur qu'une véritable réflexion. En tout cas, pour une fois les drogués ne sont pas les méchants du film, et ils sont montrés à toutes les strates de la société (c'est un propos politique en soi). A voir avec popcorn (et plus si affinité car... "Save lives, legalize!")


Knock: Un film moyen avec Omar Sy. Le scénar est bon (c'est un remake) et l'humour efficace. C'est familial et gentillet. J'ai deux problèmes avec ce film: 1) la direction des acteurs, car on leur a visiblement demandé de réciter leur texte proprement, comme au théâtre. Cela donne un rendu assez faux, même si l'action se passe dans les années 50, on a l'impression de regarder un téléfilm France Télévision. 2) La moralité du film est très dérangeante. Knock est clairement un personnage d'escroc charismatique et opportuniste motivé par l'argent. La fin du film le montre très aimé des villageois, qui l'acceptent volontiers avec ses défauts. Mais il reste un escroc qui a transformé la médecine en buisness pour faire des patients des clients, plus ou moins malades et plus ou moins bien traités selon leurs revenus (Knock a même un tableau dans lequel à chaque revenu correspond un "forfait" de traitement). Il défend l'idée que tout le monde peut être diagnostiqué d'une pathologie, si possible en utilisant l'effet nocebo qui consiste à démoraliser un patient lors de la consultation, puis à le guérir par l'effet placebo (par exemple, lui vendre un faux onguent miraculeux, fabriqué à partir d'une simple base graisseuse). Ce film aurait pu dénoncer les dérives des labos pharmaceutiques... Au contraire, il nous montre le médecin récompensé par la société et vénéré par ses patients. Et en plus, il crée de l'activité économique dans le village (avec la richesse de personnes qui payent des traitements inutiles pour des maladies imaginaires...) Bref, ce film est approuvé par Le Figaro et par les laboratoires Boiron.


Zombillénium: Vu aujourd'hui avec un pote, ce petit film d'animation est assez jouissif parce qu'il est traversé d'une lecture sociale (qui ne passerait pas dans une production américaine), et parle sans arrêt de grèves, de licenciements, d'investisseurs, de syndicalisme... Bref, c'est un film assez remarquable, dans lequel tout le bestiaire gothique est utilisé (on voit même une bestiole à tête de poulpe franchement lovecraftienne). Au final, les monstres sont les humains qui sont du côté de l'oppression sociale, alors que les morts-vivants sont plus humains qu'eux. Bonus: les vampires glamour de Twilight sont les antagonistes du film: arrivistes et prétentieux, ils essayent de former une caste d'élite dans la population du parc. Bonne musique, belles animations (sauf pour certains personnages lors de rares passages: le directeur du parc semble animé de façon très pauvre quand il n'est pas au centre de l'action...) Bref, même si les 12-15 ans sont le coeur de cible, c'est très sympa et il y a une lecture politique pour adulte.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#745 Message par desba » 27 oct. 2017, 11:36

Tony bernouilli a écrit :
Drahe a écrit :
It (le fameux remake du Ca de Stephen King): Une belle adaptation, à nouveaux, qui met plus de personnages (certains mal introduits, puisqu'on a du mal à identifier les peurs ou les situations familiales de certains). Au moins aussi traumatisant que le téléfilm des années 1980, le retour de Grippe-sou le clown va pouvoir, cette génération encore, donner des cauchemars à la profession du cirque! La World Clown Association a déjà manifesté son mécontentement, fournissant ainsi une pub gratuite témoignant que ce film est vraiment effrayant. Stephen King peut les remercier!
Mais du coup il y a pas l'histoire quand ils sont adultes ?
Et grande question: la gamine finit-elle en gang bang comme dans le livre ?

PS: le téléfilm est de 1990
Attention spoils !

Très déçu du film perso.
Déjà l'histoire sera au moins en 2 parties, bon ok, comme les téléfilms des années 90 mais eux au moins étaient des téléfilms.
Ensuite il y a un gros pb avec les personnages je trouves. Les gamins sont censés avoir le même age, Ben et la fille disent bien qu'ils étaient ensemble en cours de géographie pourtant il donne l'impression d'avoir 12 ans et elle 15 :?
https://m.aceshowbiz.com/webimages/still/it-image07.jpg

Dans les téléfilms on nous expliquait assez rapidement que les adultes ne voyaient rien, là il faut attendre quasi 1h15 de film pour que ce soit enfin suggéré.
Du coup là où dans les téléfilms on savait vite que les gamins essayaient de ne pas paraître trop cheloux aux yeux des adultes qui ne voyaient rien là on dirait qu'ils s’en tapent, "un loup-garou vient de m'attaquer dans la bibliothèque? C'est pas grave je ne vais même pas essayer d'en parler à qui que ce soit ou essayer de faire le tour des locaux avec des adultes pour vérifier qu'il n'y à pas "d'animaux" qui soient rentrés dedans".

En plus comme dans beaucoup de films maintenant les héros doivent endurer/subir plus que des gens normaux.
2 palms de ce coté là. le ptit gros (ben) dans un premier temps qui se fait taillader le bide au couteau puis plus tard griffé par une patte digne d'un ours sans pleurer ni même donner l'impression d'avoir mal. Quand je vois comment je douille parfois quand j'ai une écharde sous la peau ou que je me fait griffer par un chat je me demande si le gamin du film à bien toutes ses connexions nerveuses. :shock:
https://www.youtube.com/watch?v=AqV_zDY04Uo
En même temps vu que ce n'est pas le seul l'explication ne tient plus, un des gamins se fait casser le bras dans la même scène sans broncher ou presque puis ensuite lors d'une bataille de cailloux, enfin je devrait plutôt dire galets ou pavés quand ont voit la taille des pierres, le comique du groupe s'en prend un en pleine tête comme si c'était une bataille de polochons et ne semble pas du tout en souffrir lui non plus.
La même scène dans les téléfilms les gamins se jettent des cailloux de la taille d'un pouce ce qui peu déjà faire bien mal.

Et bon c'est un film des années 2010 donc faut forcement des zombies dedans... On y a droit à 2 reprises je crois si ce n'est pas 3. :x

Par contre le coté, "l'union fait la force" est mieux exploité que dans les téléfilms, un peu trop axé sur la force physique d'ailleurs vu comment ils foutent une race au clown c'est d'ailleurs à se demander si dans le 2 c'est pas le clown qui va flipper des héros tellement il prend cher.
https://www.youtube.com/watch?v=fXawgHGssJ0

C'est d'ailleurs le gros problème du film, le clown.
Dès le départ et dans quasi toutes ses scènes il fait psychopathe endurcit, rien que l'intro la manière dont il parle au petit tu t’enfuis direct (genre yu-gi-boy te demande de venir voir sa grosse bouteille :| )
https://img.cinemablend.com/filter:scal ... jpg?mw=600
Le clown du téléfilm avait quelque chose de malsain là où le clown du film fait psychopathe.
https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/or ... 32bd70.jpg
Et c'est comme ça pendant tout le film avec en plus 2/3 jumpscares juste pour le style.
Les téléfilms étaient bien mieux réussit de ce point de vu où le clown passait de jovial à psychopathe progressivement.
Le clown dans les téléfilms donnait l'impression que si il le voulait il pouvait vraiment être dangereux pour les héros , ici on a juste l'impression qu'il veux leur faire peur (ok c'est aussi ce qu'il recherche) mais qu'il ne veux jamais les tuer car à chaque fois qu'il en a l'occasion ba ça foire pour une raison X ou Y surtout dans la vieille maison.
ça donne l'impression d'être dans ces séries/films où tu sais très bien que quoi qu'il arrive aucun des héros ne mourra quelque soit la situation. Ou bien que les méchants deviennent nuls quand ils s'attaquent aux héros alors qu'ils y arrivaient nickel avec les persos lambda.
Même si ça divergerait avec le livre nous faire découvrir un perso qui serait intégré au groupe et se ferait tuer dans une de ces situations aurait été bien. On aurait vraiment eu l'impression qu'ils risquent quelque chose. Là on a juste les side-kick du méchants qui meurent, tellement conventionnel. :cry:
Le film essai quand même de nous y faire croire vers la fin mais tout est résolu en mode "belle au bois dormant". Ce film ne serait-il pas un compte de fée moderne finalement?

Cette première partie n'offre donc rien de bien intéressant par rapport aux téléfilms de l'époque ce qui laisse peux d'espoirs pour la suite.
https://www.youtube.com/watch?v=SpnWwqwwkTU
Mais qui, qui, qui sont les Snorkys?...?

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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#746 Message par Drahe » 28 oct. 2017, 13:17

Aujourd'hui, dans le cadre du festival de cinéma "je l'ai regardé seul à 2h du matin pendant que ma femme dormait", notre sélection du jour est 'The devil's reject'. Un film halluciné de 2005, écrit et réalisé par Rob Zombie, sur une famille de meurtriers nécrophiles aux prises avec un shériff qui peut passer du côté obscur si on blasphème le nom d'Elvis. Ce dernier va chercher à les tuer plutôt que les coffrer pour venger son frère, une ancienne victime de la famille démoniaque. Notre prix du jury: "J'ai pas tout compris mais c'était cool" va au monteur sous LSD qui a dynamisé le tout. Voir ce film, c'est un peu comme s'injecter un mélange héro/nitroglycérine dans les veines en écoutant du Marilyn Manson à l'envers. Merci au Fossoyeur de film d'y avoir consacré un épisode.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#747 Message par Djez » 28 oct. 2017, 15:41

@Drahe : de toutes façons, tu écoutes n'importe quel album de Rob Zombie (et pire encore si tu vois les dessins qu'il fait !!!), et tu comprends de suite que le garçon est dérangé !
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#748 Message par wulfgar » 02 nov. 2017, 16:04

Reviens de voir Au revoir là haut.

N'ayant pas lu le livre, je suis donc entré ds la salle sans aucune attente particulière.

Grand bien m'en a pris puisque...j'étais tout seul ds la salle !
Faut dire que c'était à 11h et en province.

Ce détail mis à part, il faut saluer la très belle mise en scène d'Albert Dupontel.
Car bien que l'histoire soit dramatique sous bien des aspects, le réalisateur a choisi une lumière plutôt clair, y compris lors des scènes de tranchées, ce qui n'enlève rien au malaise de ces scènes, et qui surtout traduit la volonté de Dupontel de donner à son film une dimension très visuelle.

En effet, Dupontel n'a pas cherché à faire un film réaliste, mais plutôt un récit dans une ambiance semi baroque ou la réalité n'apparait qu'en arrière plan.

A côté de ça, les personnages sont tous justes, et l'intrigue, plutôt lente à démarrer, s'engage inexorablement vers un final successivement ironique, tragique et souriant, feu d'artifice d'émotions qui ont traversé le film et dont on sort difficilement indemne.

Bref, un petit (grand ?) chef d'oeuvre du cinéma français.

...Et pour dire ça, c'est sans doute que je ne vais pas beaucoup au cinéma, mais surtout que vous devriez aller voir ce film.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#749 Message par Drahe » 03 nov. 2017, 10:55

Coexister: Comédie un peu potache avec Fabrice Eboué, sur le thème politiquement incorrect des religions. Comme d'habitude quand il aborde le sujet, il se place du point de vue d'un mec ordinaire qui n'a pas spécialement de croyances. Les personnages sont attachants et plutôt bien joués, du coup ça marche quand même avec un scénar assez pauvre. Tout est porté par le comique de situation. Si ça n'avait pas été fait avec talent, ça aurait pu être un gros navet: c'était risqué.


Brooklyn Yiddish: Un film étrange sur la communauté hassidique de New York, qui vit enfermée dans ses règles et ses traditions débilitantes à New York ("le rabbin machin autorise aux femmes de conduire, j'en reviens pas" dira un des seuls personnages féminins du film). On y suit un mauvais juif, qui ne porte pas sa veste ou son chapeau comme les autres, et qui a perdu sa femme après une longue maladie. Piégé dans un boulot minable, sans estime de soi ni fierté particulière, sa seule joie dans l'existence est son fils (et il s'avère être un assez bon père, plein de bonnes intentions et témoignant d'un amour sincère). Hors, puisqu'il est père célibataire, le rabbin décrète qu'il ne peut pas garder son fils, qui doit être élevé dans une famille "normale". Il doit donc se remarier pour récupérer son fils. S'ajoute à ça une lutte avec son beau-frère, un arriviste qui joue au Juif exemplaire pour l'humilier. "Je vais le dire au rav (rabbin) ! - J'm'en fous!"


Le monde secret des emojis: Un film de merde bourré de placements de produit (dropbox, candy crush, bizarrement il n'y a que les fabricants de portable qui n'ont pas droit à leur petite marque... Parce qu'ils ne voulaient pas être associés à ce film de merde?) On va suivre des emojis (...) dans le téléphone d'un adolescent, qui provoquent des bugs et doivent s'en sortir avant que l'ado prépubère ne fasse réinitialiser son téléphone pour corriger le problème (ce qui tuerait tout le monde dans leur communauté d'emojis).
Parmi les milliers de bonnes raisons de détester ce film, en voici deux qui ressortent:
1) La salle était bourrée de gamins mal élevés qui tapaient dans les sièges ou se balançaient pendant toute la séance. Insupportable.
2) L'adolescent du film, dont dépend le sort du téléphone, est le sosie d'un de mes élèves de Première, un petit con faiblard qui a une authentique tête de victime. Là encore: insupportable.
Seul point positif: la femme emoji-bof a une coup de cheveux ringarde, typique des vieilles, pour la caractériser comme mère. Du coup, cela en fait une caricature involontaire, mais efficace, de Brigitte Macron. Une fois qu'on a commencé à le voir, on ne peut plus en faire abstraction.


Logan Lucky: Un film risqué de Steven Soderbergh. Encore un film de braquage, mais plus lent et plus posé que les Ocean's Eleven et autres du genre. Le problème d'un film de braquage, c'est que tout repose sur la scène d'explication du casse, à partir de laquelle on va créer les retournements. Ici, vous n'aurez pas cette scène: c'est au spectateur de reconstituer le plan en voyant faire les personnages. Une galerie de personnages burlesque avec de très bons acteurs à chaque rôle, mais une fin en suspens...
Même si le film fournit un bel effort et nous donne un casse très original et ingénieux, il y a un vrai problème de rythme qui l'empêche de décoller réellement. Je ne lui prédis pas un grand succès, mais c'est dommage.


Au revoir là-haut: Un excellent film de Dupontel, qui est brillant derrière la caméra (et devant aussi, hein...) Les plans sont ingénieux, ils sont artistiques, ils sont beaux. Ce film fait des effets de style complexes et magnifiques dans sa narration, notamment de très bon plans-séquences qui sont absolument jouissifs à regarder. L'atmosphère de folie qui règne après la guerre (les années folles, justement) sont peintes avec beaucoup d'art, et l'escroquerie aux monuments aux morts est une sorte d'oeuvre d'art en soi. Certains critiques sont mal à l'aise face à cette situation, qui rompt avec le roman national.
Pour faire court, c'est un chef-d'oeuvre qui se termine trop vite, qui aurait mérité une fin mieux détaillée ou une narration plus longue. Mais c'est quand même un chef-d'oeuvre extraordinaire. Comme tous les vrais chef-d'oeuvre du cinéma, il a droit à une très mauvaise critique de la part des Inrocks, qu'on peut féliciter pour leur persévérance dans l'incompréhension. Rappelons qu'ils ont enfoncé There will be blood en 2007, un film massif de Paul Thomas Anderson, mais qu'ils ont dit beaucoup de bien de Spring Breakers en 2012, une merde putassière et largement oubliée.


La mise à mort du cerf sacré: Vu en compagnie d'un Gus indulgent, c'est un film lourd, formel et pompeux qui rend hommage aux codes de la tragédie antique en nous proposant une escroquerie narrative. Le rythme est lent et ne prend pas, mais surtout les personnages ne sont pas attachants du tout, ce qui nous empêche de nous intéresser à leur sort: l'un d'eux va mourir, mais puisqu'ils ont la vie émotionnelle d'une huître sans citron, difficile d'en avoir quelque chose à faire. Dans ce détachement faux et insupportable (qui est un parti-pris du film plutôt qu'une erreur de direction), les personnages évoluent jusqu'à comprendre la fatalité de leur sort. Comment sont-ils piégés? Qu'est-ce qui les contraignait à ce point? Quelle est cette maladie mystérieuse dont ils souffraient? Comment fait l'antagoniste pour les infecter? Comment expliquer la mort d'un des protagonistes pour continuer de vivre normalement sans être inquiété par la police? Face à toutes ces questions, le scénariste ne répondra jamais et nous propose humblement d'aller nous faire foutre. Parce qu'apparemment, la crédibilité dans un drame contemporain, ce n'est pas important, tu vois, ce qui compte c'est de monter le volume pour bien entendre l'ouverture de la Passion selon Saint-Jean de Bach dans la scène de fin. Ce film réussit à rendre Bach lourd et chiant. Une pièce d'art bourgeois prétentieux, objet d'analyse facile (c'est pour ça que les critiques ont bien aimé: il n'y a pas grand-chose à comprendre... du coup on comprend tout! De ce point de vue, Kingsman 2 a plus de profondeur scénaristique et d'engagement) qui a raflé quelques nominations (et gagné la palme du meilleur scénario à Cannes). C'est surtout une contre-performance artistique qui réussit à figer les personnages, le cinéma et les musiques dans un effort de lourdeur qui se veut tragique, mais qui est juste indigeste.
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Re: Cinéma, télé et DVD (JdR)

#750 Message par Drahe » 09 nov. 2017, 14:05

Jalouse: vendu comme un drame, ce film aborde effectivement le sujet d'une femme qui empoisonne son entourage en s'enfonçant dans la dépression. Mais justement, ses moqueries, sa méchanceté et sa petitesse passent à travers de très bons dialogues, les situations sont jouissives et la salle riait beaucoup. Il y a une face comique (tragi-comique) de la dépression, du conflit ou du deuil que ce film aborde clairement (avec juste une touche d'humour noir, sans forcer). C'est donc très bien rythmé, mais les acteurs ne sont pas tous égaux. La fille est remarquable de justesse, quand la mère ne l'est pas toujours (à sa décharge, elle ne joue faux que dans les situations où son personnage n'a pas tout ses esprits, quand elle a trop bu). Par contre les acteurs qui jouent les profs et le proviseur sont un peu à côté (mauvaise direction, ou c'est moi qui ne pardonne pas ?) Le dénouement n'est pas forcé et le film se termine de façon crédible. A voir après un coup de déprime.


You were never really here (ou dans son titre français à la traduction respectueuse: "A beautiful day") Vu en compagnie d'un Gus bourré d'énergie, ce film fait partie de ceux qui ont tout dans les tripes et dont le scénar tient sur un post-it. Un homme de main récupère une fillette. Ils sont poursuivis par des services de sécurité privés, et il a un marteau. Le tout va se jouer dans la mise en scène, l'utilisation des flashbacks qui rappelle son stress post-traumatique, pour des traumas variés dont on ne connaîtra jamais précisément le nombre ni les circonstances exactes, on voit juste que ce Joachim Phoenix a des problèmes. La caméra est souvent débullée, les images confrontées à des reflets (le nombre de miroirs brisés dans ce film!) On suit un homme violent, de l'intérieur quand il prépare son coup et se demande ce qu'il fout là en achetant du ruban adhésif et un marteau neuf. Mais lorsqu'il passe à l'action, il se perd et la caméra devient extérieure : images de sécurité ou reflets en plan fixe. Un peu comme si le premier Rambo jouait dans Drive.
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